Les fusils de la rébellion du Djurdjura
Déjà avant le premier novembre 1954, Un samedi soir, la veille d’un weekend français en Algérie, j’étais encore écolier, quand mon père m’avait demandé un stylo, que j'avais a plume et très beau. Un véritable joujou d'enfant. a L'aide d'une feuille de papier que je découpai de mon cahier, il fit la liste des propriétaires de fusils de chasses et de pistolets du village de Taourirt. Il remit la liste aux premiers maquisards de la région du Djurdjura, venus pour la circonstance se réunir chez nous au village de Taourirt Ali Ounacer, et revint à la maison pour ordonner que l’on préparât des beignets, du café et du lait.A cette Époque, nous avions deux ensembles de maisons kabyles disposées cote a cote et entourées d'un mur d'enceinte et dont un était doté d'une épicerie, a l’intérieur même du village.
Ensuite il me demanda de le suivre pour aller voir les moudjahidines, rassemblés a la mosquée.Il est vrai qu,a cette Époque, les moudjahidines étaient enveloppés d'un mystere total, j'allais dire religieux, aux yeux de la population et fortiori pour les enfants.
Il avait auparavant confié les moudjahidines au crieur du village Boudjemaa Ath Handou yahia, pour annoncer leur présence dans le village et leur intention de rassembler les détenteurs de fusils de chasse et de pistolets.
Arrivés a la mosquée, mon père et moi la trouvâmes déjà archi-comble. Nous primes place comme de simples citoyens parmi les autres, dans un coin discret, adossés a un mur de la vaste salle de prière.
L'appel ne tarda pas a être fait, nominatif avec le type d'arme. Et si par hasard, le fusil est vendu, il faut en donner l'explication détaillée avec nom et prénom de l’acquéreur et la date exacte pour les besoins de vérification. presque tous les présents reconnurent l’exactitude des informations.
Une voix fusa d'un élément de la famille Fellahi annonçant d'emblée : « Moi, je l'ai vendu a un citoyen de votre village".
La réplique spontanée fusa d’un homme cagoulé(les maquisards recherchés se présentaient toujours cagoulés dans les réunions et rencontres avec la population) d'une voix autoritaire et déterminée :
- « Me connais-tu pour dire que tu m'as vendu une arme ?
- - - Excusez moi, répondit l’interpellé, je confonds votre voix avec celle d’un autre citoyen.
Ceux qui avaient leurs armes disponibles, les mirent sans discussion à la disposition des moudjahidines.
Les autres avaient bénéficié d’un délai raisonnable pour remettre . Une personne avait été désignée pour les réceptionner.
Les armes disponibles avaient été recupérés et entassees dans un coin de la salle de prière. Elles furent prises en charge par Mohand Ath Ramdane, premier adjudant d’ittourar, Mohand dit Boukeffous, Dada Ramdane, Pere de l'actuel Maire d'iferhounene et enfin Mohand Oussaid , en l’occurrence mon père.
le rassemblement terminé, chacun pouvait vaquer a ses occupations. Il ne restait dans la mosquée avec les hommes cagoulés, que moi et mon père.
Après quoi, ces hommes dont les visages étaient dissimulés dans un masque commencèrent a se dévoiler et se faire connaitre.
je fus surpris de decouvrir que tous avaient soit un lien de parenté ou avaient une relation amicale avec avec la famille. Ils appartenaient tous au cercle fermé de ma famille . ils se mirent à m’embrasser et a m’enlacer, en me disant : " alors! Tu as eu peur, lorsque nous avions feint de menacer ton père. As-tu cru ce que nous lui reprochions " qu’il avait gardé son fusil pour le remettre aux gendarmes ». En effet, les hommes cagoulés n'avaient pas cessé de taquiner mon pere en l'accusant de préférer rendre son arme aux gendarmes francais qu'aux maquisards, d'autant plus que local commercial de Michelet s'est trouvé etre le voisin immediat du siège des gendarmes français. " Toi, ton affaire sera traitée a part. dans la discretion la plus total. vous êtes voisins et amis des gendarmes". c'était une plaisanterie que les hommes hommes mystérieux cagoulés lançaient a Mohand Oussaid pour plaisanter avec lui, mais cette plaisanterie etait prise au serieux par les observateurs présents, ce qui avait ajouté du suspens a ala gravité de l'evement, mais qui n'etait qu'un moyen de dissuasion utilisé pour persuader les détenteurs d'armes. Mohand Oussaid, avec toute sa notoriété et sa sagesse, s'est retrouvé dans les griffes des maquisards! se sont ravisés, les hommes présents et concernés par l’opération de collecte des armes.
Avant le premier novembre 1954, je voyais les moudjahidines,
-Si Salah, Amar Ait Cheikh
- Belaid amejtouh de ait Ali ouyahia
- Marzouk Ath Amara de Tifilkout
- le vrai Ramdane Adelliou qui est décédé
En fait une équipe de quinze maquisards qui se préparaient pour déclencher la révolution.