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Algérie : quelle politique économique?

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L’après économique


Quelle que soit la manière adoptée pour garder l’actuel président de la république et la durée supplémentaire prévue; l’après Bouteflika se pose dès à présent tant le pays est en mal de changements et dans tous les domaines !
Sur le plan économique, l’improvisation et le manque de vision économique à long et moyen terme ont fragilisé encore plus les entreprises publiques et privées.
L’entreprise publique a subi sans aucun recours diverses politiques : Après les restructurations et les assainissements imposés et coûteux, vint la politique de privatisation claironnée et décrétée unique solution à toutes les difficultés.
Sans résultats ou presque, la privatisation des entreprises est abandonnée sans évaluation ni analyse par ceux qui devaient la mener tambour battant et qui sans état d’âme deviennent ses fossoyeurs. Pendant presque une décennie, les gestionnaires exécutent les ordres et contre ordres au détriment de la rationnalité de la gestion.
Et le secteur productif privé n’est pas en reste! Partenaire dans la privatisation, il est confronté à une réglementation tatillonne, des procédures contraignantes, des lenteurs bureaucratiques et un secteur bancaire des plus fermé.
Au final, l’appareil productif est quasimément à l’arrêt tandis que les crédits et facilités bancaires sont réservés aux importateurs selectionnés selon des critères obeisant au piston.
Alors, les gestionnaires de l’entreprise moribonde que les décideurs n’ont pas pu vendre sont sommés de se trouver des partenaires.
Le partenariat devient la panacée. L’entreprise déficitaire, écrasée par les charges et en butte à trouver des crédits pour le moindre achat afin de maintenir son activité est censée attirer des partenaires solvables, performants et prêts à accepter le fameux 49/51 dans la constitution du capital. Autrement dit des partenaires qui acceptent l’éventualité que des décisions contraires leur soient imposées.
Sans suite, le partenariat est oublié. Les entreprises publiques dites viables bénéficient depuis peu de budgets conséquents destinés à leur rénovation et également à éponger leurs dettes bancaires. L’intérêt de ces nouvelles mesures, bénéfiques dans l’absolu est d’ores et déjà remis en cause par les contraintes du code des marchés publics qui s’applique illégalement aux entreprises. Les gestionnaires des entreprises publiques sont tenus de respecter des procédures d’appel d’offres longues et contraignantes supposées lutter contre la corruption. En conséquence, l’entreprise accuse, retards et augmentation des coûts qui hypothèquent sa compétitivité.
Dans ce dédale de décisions et de revirements, la production est sacrifiée au dépend des importations. l’embellie financière est accaparée par l’import – import de produits de consommation.
Depuis peu, dans une conjoncture de pré campagne présidentielle et de manœuvres politiciennes, le ministre de l’industrie annonce une prochaine politique d’industrialisation que rien ne semble présager.
Encore une fois, les slogans et les effets de manche remplacent les études et analyses d’autant plus nécessaires que le pays a pris d’énormes retards par rapport aux pays dits émergents autrement gérés. L’Algérie dans la mondialisation est aujourd’hui un simple pourvoyeur d’hydrocarbures et un marché encore solvable de produits fabriqués ailleurs. Comment pourrions-nous changer cette réalité ?dans quels secteurs d’activité ? avec quels moyens ? des questions qui risquent de rester sans réponse.
Alors que devra être l’après économique ?
En tout premier lieu, l’après économique est tributaire de vrais changements politiques seuls en mesure d’instaurer une vraie démocratie dans laquelle sont menés des débats contradictoires transparents accessibles aux citoyens. Dans cet après, le pays géré démocratiquement par des personnes légitimes pourra faire les choix économiques dans l’intérêt et la prospérité de tous. La liberté de la presse et la justice indépendante permettront aux citoyens et aux gestionnaires de s’impliquer sans peur. Les moyens de l’Etat seront utilisés en toute transparence. l ‘Algérie sera la propriété de tous les Algériens!

Kahina Ait Souguer

Economiste-Enseignant universitaire


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