Quantcast
Channel: Iferhounene
Viewing all articles
Browse latest Browse all 5634

Comme une caresse sur ma joue

$
0
0
Je ne puis me passer de tes agréables commentaires. C’est comme une caresse sur ma joue. Ce que je ne perçois plus jamais depuis des lustres, ou des lunes, comme disent les indiens des  Amériques.
Les jours passent très vite, autour de moi. Parmi lesquels, l’un ou l’autre de ces jours m’apporte une nouvelle ride d’expression sur le visage. Je sais que, bientôt, je serai vieille. Bien sûr, je puis te dire que, comme n’importe quelle femme, j’ai peur de la vieillesse,  bien plus que de la mort. Ma philosophie ne me permet pas encore, tout de suite là, d’accepter de vieillir.
Je ne me prive pas de manger, je ne fais pas de régime, car je sais que tout n’est que simple décision de volonté et de persévérance. Des fois, je me goinfre, parce que Rabah m’a contrariée et je n’ai pas le droit de récriminer.  Comme pour tout.images.jpg
 
Je ne fume pas. Je n’ai jamais fumé. Je ne bois pas. Je n’ai jamais bu. Sauf l’autre soir où j’ai eu envie de sabrer une bouteille de whisky, pour en boire un verre et aller me coucher, avec mes espoirs et mes rêves. Et là, je t’assure que la terre a tourné bien plus vite que d’habitude. Déduis ce que tu veux. Mais cela m’arrive rarement. Heureusement !
 
Je sais que tu peux aimer ma manière de m’exprimer. C’est tellement spontané, parfois même pas le temps de réfléchir !   J’ai toujours été douée pour cela. J’ai le don de la narration, parce que j’ai aussi beaucoup d’imagination. Lorsque mes doigts courent à toute allure sur mon clavier, même la dictée d’autrui ne va pas assez vite. J’ai fait l’expérience pour une prof de français qui était venue à mon bureau, pour me dicter des textes. Je lui disais, sans arrêt, “Mais, vas plus vite, je t’attends à chaque fois au bout de la ligne, comme le hameçon qui attire le poisson !”…
 
Mokrane, mon défunt mari, que j’aidais dans son travail avant qu’il ne soit à la retraite, était bouché-bée devant la rapidité avec laquelle je m’exprimais. Et là, maintenant, je vis avec un homme qui n’a plus de vocabulaire, qui cherche ses mots et qui oublie sa vie. Je suis en même temps sa mémoire et je dois, souvent, anticiper ce qu’il veut dire. Parfois, c’st épuisant de penser pour deux.
 
Je suis heureuse que tu sois fier de moi, comme tu l’as dit dans un précédent courrier : tu es peut-être le seul ! les autres gens de la panoplie relationnelle, ne me connaissent pas, surtout ici. Curieusement, je crois qu’on me prend pour une idiote (parce que c’est le niveau des autres qui, souvent, nous classifie par rapport à ce qu’ils sont eux(-mêmes. Tu crois pas !!);
 
A deux mains !
Bisous

Viewing all articles
Browse latest Browse all 5634

Trending Articles