A propos de la fronde des policiers.
C’est bien la première fois que les policiers devenus de simples citoyens manifestent publiquement leur mécontentement et bravent l’interdit de manifester dans les grandes villes. Cette première, imprévisible pour tous et particulièrement pour le pouvoir est chargée de sens au-delà des revendications et de leurs satisfactions.
légitime ou pas, cette manifestation parfaitement organisée dans des villes sous le feu de la rampe (Ghardaïa et Alger) interpelle ce pouvoir sur d’une part son impopularité dans un corps constitué relativement choyé et surtout sur la fin de l’omerta et de la peur comme instruments de gouvernance.
En dépit des inévitables questionnements sur les vraies raisons et réels instigateurs de cette fronde, le pouvoir ne peut plus se contenter de promesses plus ou moins tenues .Cette première manifestation pacifique presque « bon enfant » avec l’hymne national est impressionnante par le nombre, son organisation et la réussite de se reproduire à Alger après Ghardaïa.
Chargée de sens politique, cette manifestation « devait » être vue par les citoyens de deux villes régulièrement en proie à la répression policière. Le message est clair : le pouvoir ne peut pas prendre le risque d’une éventuelle fraternisation de la police avec les citoyens .Il ne peut pas scier la branche sur laquelle il est assis.
Docteur Zahra Ait MAMIL
Historienne-Roumanie