S’il est un parcours du combattant; ou il est difficile de triompher; c'est bien celui de l'écriture. Je veux dire le livre, en Algérie.
Ce n'est guère le talent ou le thème ou la culture de l’écrivain qui constituent un obstacle a l’Écriture en Algérie, ni même la langue dans laquelle, on écrit. C’est tout simplement, les conditions administratives imposées à l'éditeur et par voie de conséquence a l'écrivain.
l'éditeur de nos jours, en particulier dans le contexte Algérie ou l'informel s'est érigé en règle générale, n'arrive pas a se faire une place dans le marché pour plusieurs raisons et dont la plus importante , le niveau de culture du lectorat et sa propension a lire ou a refuser la lecture. Ce ne sont pas les thèmes et les talents qui manquent, mais l'argent. Autrement dit le financement du livre. D'abord au niveau de l’édition, ensuite de la distribution et de la vente. Tous ces intermédiaires qui font que le livre est porté entre les mains du lecteur. Vient ensuite le prix du livre a la consommation, c'est à dire au stade du lecteur. La langue est évidemment un facteur important dans la commercialisation du livre, car la politique de l'état détermine la demande et influe sur l'offre.
Pour être édité il faut, disent les éditeurs aux écrivains, participé aux frais d'impression. Ainsi les éditeurs que nous avons contactés sur la place d'Alger nous demandent une participation à concurrence de 50% du cout total du livre. Ce qui n'est pas a la portée du simple écrivain qui se recrute généralement dans les milieux économiquement modestes. Débourser 150 000 a 200 000 dinars pour un citoyen dont le revenu ne permet guère d'économies, est tout simplement insensé.
Voila pourquoi de grands talents sont bloqués par le système qui prévaut en Algérie. Nous sommes, aussi, loin du statut de l'écrivain de luxe, et si une rare minorité est attirée par l'écriture, cette minorité se trouve souvent être démotivée voire même inhibée par le sentiment de verser dans la publicité et la promotion de sa propre personne, de ses propres idées , atténuant ainsi l'enthousiasme et l'inspiration de cette catégorie d'écrivain,d'ailleurs a tort.
Qu'en est-il dans les autres pays comme la France et le Canada par exemple. La réponse à cette question n'est pas aisée, car il y a la règle du deux poids et deux mesures qui s’appliquent, selon que l'on soit ressortissant de ces pays ou étrangers. Mais ce que l'on peut affirmer est que le livre est encouragé a tous les niveaux de sa production y compris dans sa distribution.
Que reste-t- a nos écrivains
- Le recours a l'autoédition à l'étranger par la voie d'internet ex Createspace a laquelle personnellement je recours systématiquement pour plusieurs raisons.
- le recours a l'édition pour compte d'auteur. La aussi, il faut pour l'écrivain débourser 300 000 dinars pour un volume de 1500 exemplaires. Mais va se poser le problème de distribution car l'écrivain n'est pas doté de moyens et encore moins de procédures.
De tout temps; il existe des esclaves pour la rédaction de livres, cela pose également beaucoup de tracasseries qui demandent une prise en charge financière.
Reste les nouveaux écrivains non inities, qui sollicitent l'assistance de professionnels pour la correction avant la présentation du tapuscrit au comité de lecture. L’expérience a démontré que cette pratique est bénéfique et donne de bons résultats. Plusieurs auteurs français, algériens ont recours a ce procédé et des œuvres de mémoires ont été éditées certaines mêmes a titre post mortem: exemple Nathalie Fontenel, Messahel Hamid, Madame B., ...
La solution qui reste possible et unique c'est le recours donc a l'édition pour compte d'auteur sous la supervision d'un ayant acquis beaucoup d'expérience. Cette forme d'intervention va-t-elle se développer? Rien n'est moins sur. Mais ne désespérons point.
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