Bouteflika : une gouvernance par procuration?

Une gouvernance par procuration

Le pays traverse des moments très difficiles. Aux multiples émeutes et manifestations quasi quotidiennes, pour la plupart réprimées, s’est rajoutée la grave prise d’otages d’In Amenas qui s’est soldée par 36 morts et le président de la république se mure pendant plusieurs jours dans un long silence assourdissant, incompréhensible.
Des affaires de corruption sans précédent par leur montant et leur impact sur plusieurs pays sont dévoilées par les justices étrangères et la presse privée nationale mais le président de la république attend plusieurs semaines pour faire lire par son conseiller une déclaration sans importance dans laquelle aucune action directe n’est prévue ou mise en place pour enrayer le fléau de la corruption qui implique directement ses amis proches. L'on se contente de faire la diversion pour faire patienter un peuple enragé par les actes qui se passent autour de lui, sans pouvoir rien faire. Inhibition!!! des ministres multiplient des déclarations inutiles qui dèpassent leurs prérogatives quand elles ne sont pas tout simplement contradictoires ou ne relevant pas de leurs prérogatives réglementaires.
La course aux déclarations et annonces de projets d’investissements sans évaluation ni échéances ne parvient pas à cacher l’absence totale de politique économique. des projets annoncés qui sÙ'il faut en faire le compte, iraient jusqu'à développer toute l'Afrique : des transahariennes( avec ses lots de corrompus) des entreprises redynamisées méme s'elles sont non rentables( une folie furieuse), une forme de corruption systématisée. C,est à croire que le pouvoir est exempté des lois, et règles de bonne gestion.
Les promesses sans fondement faites par le premier ministre dans l’urgence et la précipitation aux jeunes chômeurs du sud risquent dans un avenir proche d’aggraver le climat social au sud et dans les autres régions du pays. Là encore, la parole du premier responsable se fait attendre. C,est à croire que tout développement d'une région doit forcément entraîner le sous développement des autres régions du pays. pour retrouver la paix pour lui seul, le pouvoir verse lù,argent du peuple aux contestataires sans consulter l'APN, ni les partis politiques. Désormais il n y a plus de lois, ni d'Ètat, ni de sérieux. Nous sommes livrés au bon vouloir de la caste des janissaires.
Dans un tel climat délétère, le ministre des finances promet de limiter l’inflation en encadrant les salaires mais les députés vont se voter des primes pour atteindre au bas mot un salaire de 400.000 da par mois.
Le pays semble aller à va l’eau. Des faits divers tragiques émeuvent la population mais le président de tous les algériens ne daigne pas dire un mot de compassion. Suite à l’assassinat odieux de deux garçonnets à Constantine, la rue explose de douleur légitime vite instrumentalisée par les islamistes pour imposer des solutions d’un autre âge que le pouvoir incompétent se contente de reprendre à son compte .
Le vide sidéral pour toute réponse aux demandes des citoyens devient préoccupant. Dans un tel contexte, les tripatouillages attendus sur la Constitution ne présagent rien de bon. Un quatrième mandat ou la rallonge du troisième seraient un hold up criminel contre la nation. Ce président absent, malade deviendra encore plus la proie facile pour les prédateurs qui l’entourent. La corruption déjà généralisée deviendra le seul moyen de gouvernance.
Le seul vrai sursaut qui reste à faire est d’interdire constitutionnellement au président malade de continuer à occuper le poste alors que manifestement sa santé ne le lui permet pas. D’éviter que son maintien devienne une excellente occasion pour les prédateurs d’hypothéquer l’avenir du pays. D’éviter de courir le risque qu’il soit déposé comme Bourguiba par l’homme fort du moment.
L’espoir de démocratisation du pays est à ce prix !