Printemps arabe, hiver des héritiers ?
Les printemps arabes en Tunisie, en Egypte, en Libye, ressemblent encore à des automnes pour ce qui est de la démocratie, des droits des femmes et des projets de sociétés proposés. Le risque qu’ils deviennent pour de longues années encore des hivers n’est pas écarté.
Certes, les dictateurs qui préparaient leurs fils à leur succéder dans des républiques bananières ne sont plus. Mais il n’est pas exclu que leurs remplaçants d’aujourd’hui aient dans l’avenir la tentation de le faire s’ils venaient à consolider leur pouvoir et à réussir à museler leur population.
A cette période en Algérie, il était acquis que le frère du président Bouteflika lui succède. L’Algérie suivait ainsi le « schéma » des dictatures arabes .Il était également question que « l’héritier » sans attache politique, crée son propre parti politique .Un mouvement de jeunes sorti de nulle apparaît. Il aurait vraisemblablement constitué la base du nouveau parti. Le ralliement de cadres n’aurait bien sûr posé aucun problème ! Souvenons-nous, le RND est né en moins de trois mois !
Aujourd’hui, sans être déclarée, la campagne pour l’élection présidentielle bat son plein .Benbitour est le premier candidat et le seul à s’être déclaré pour le moment. L’actuelle lutte des clans émaillée par le limogeage de Belkhadem et la démission de Ouyahia peut dans les prochains mois devenir plus sanglante Les probables amendements à la Constitution donneront l’éclairage qui manque sur la décision du Président Bouteflika.
L’avenir politique de son héritier de frère quasi tracé avant les printemps arabes semble plus hypothétique .Toutefois, il n’est pas exclu, qu’à la faveur de rapports de force sans cesse changeants dans un système opaque, que l’actuel président monnaye son départ en plaçant son frère.
En effet son frère est jeune, proche du sérail, rassurant pour les proches et sans réel danger pour les autres. Un candidat lisse, sans envergure, sans projet, idéal pour l’étranger. Un président qui ne changera rien et précipitera un peu plus le pays vers le chaos ! le pire n’est jamais bien loin !