Pierre Chaulet
Jean Daniel – 16/10/2012
Nous ne pouvions, et je ne pouvais, laisser passer la disparition de Pierre Chaulet, un homme juste avec lequel nous avons eu de grandes affinités et de frémissants désaccords. Ce médecin qui avait été scout, mais dans les syndicats ouvriers où le christianisme était militant, a trente-quatre ans lorsqu’à Alger il rencontre et fréquente quelques uns des dirigeants du FLN. Il prend délibérément mais complètement parti pour leur cause. L’amitié avec l’un d’entre eux, Abbane Ramdane, a fortifié ces liens. Professeur de médecine, connu pour son remarquable travail dans la lutte contre la tuberculose, il ne cesse de contribuer à la naissance d’un véritable nationalisme algérien. Comme jadis le poète kabyle Jean Amrouche, mais plus exclusivement algérien que lui, il adopte la même attitude d’algérianité ouverte et militante. Il dira à la fin : « Ce sont les paras et les barbus qui m’ont fait quitter ma patrie ».