Modifié le 10/03/2013 à 14:41
Selon un rapport de l'IRSN, dévoilé par "Le Journal du dimanche", les répercussions d'un incident nucléaire majeur pourraient atteindre trois fois le PIB.
La catastrophe de Fukushima ? Environ 430 milliards d'euros à régler pour les citoyens japonais. © AFP

À la une du Point.fr
Sur le même sujet
- EELV demande un "audit complémentaire indépendant"
- "Le chiffre de 5 800 milliards d'euros n'est plus d'actualité"
- Nucléaire : 42 % des Français restent inquiets
- Une chaîne humaine pour réclamer l'arrêt du nucléaire
- Manifestation antinucléaire à Tokyo
Mali : la Suisse reconnaît des contacts avec les indépendantistes touareg
Par Ian Hamel
La Chine affiche ses nouvelles priorités stratégiques
Par Caroline Puel
Consigny - Ne vous en déplaise, Sarkozy court encore !
Par Charles Consigny
VIDÉO. Labro : "Comment j'ai découvert Fabrice Luchini"
Par Philippe Labro
Brésil : le gardien de but, la mannequin assassinée et l'enfant séquestré
Affaire Gbagbo : "C'est l'avenir de la Côte d'Ivoire qui est en jeu"
Par Marc Leplongeon
Ce n'est plus une facture, ce serait une catastrophe. Un accident nucléaire majeur en France pourrait coûter jusqu'à 5 800 milliards d'euros, selon un rapport confidentiel de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) cité dimanche par Le Journal du dimanche. Selon ce rapport que le JDD s'est procuré, le coût d'un accident majeur pourrait aller de 760 milliards d'euros pour un "cas de base"à 5 800 milliards d'euros, soit l'équivalent de trois années de PIB, dans le cas d'une situation particulièrement catastrophique.
Dans une étude rendue publique il y a un mois, l'IRSN avait évalué le coût d'un accident nucléaire similaire à celui survenu en mars 2011 à Fukushima à environ 430 milliards d'euros. L'économiste Patrick Momal, qui a travaillé sur les deux rapports, a expliqué auJDD que le chiffre de 430 milliards correspondait à un "cas médian" de rejets radioactifs, comme ce fut le cas à Fukushima.
Lourd tribut
L'estimation de 760 milliards correspondrait en revanche plus au modèle de la catastrophe de Tchernobyl, où les rejets avaient été plus nombreux, a-t-il indiqué au JDD. En incluant l'impact sur les exportations et le tourisme, le chiffre pourrait même, selon lui, atteindre 1 000 milliards d'euros. Le rapport confidentiel, réalisé en 2007, est en cours de réévaluation et pourrait être rendu public dans le courant de cette année, selon le JDD, qui précise qu'il est basé sur l'évaluation de plusieurs scénarios catastrophes sur la centrale de Dampierre, dans le Loiret.
"Les conclusions très fortes de l'époque sont restées les mêmes, voire renforcées", indique Patrick Momal au JDD. La facture pourrait même s'élever jusqu'à 5 800 milliards, selon le journal, dans le pire des scénarios nécessitant l'évacuation de 5 millions de personnes. Le plus lourd tribut découlerait dans ce cas de l'impact économique sur la zone contaminée au césium où habitent 90 millions de personnes, avec des coûts environnementaux et de santé explosant à 4 400 milliards d'euros. Le rapport reconnaît également que l'ampleur de la contamination et donc son coût pourraient varier fortement en fonction des conditions météorologiques, des vents dirigés vers les zones habitées constituant clairement le pire des scénarios. Aucun commentaire n'a pu être immédiatement obtenu après de l'IRSN.