«Ces scandales que nous avons enregistrés sont malheureux. Nous ne pouvons que les condamner», déclarait, hier, le président-directeur général du groupe Sonatrach, à propos des affaires de corruption impliquant la compagnie pétrolière nationale.
Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir - Abdelhamid Zerguine, qui était, hier l’invité de la rédaction de la Chaîne III de la Radio nationale, n’a pas manqué de «condamner ces agissements qui sont individuels et que nous essayerons de combattre, à l’avenir, avec la plus grande vigueur». Certes, le premier responsable de Sonatrach a tenu à «relever que Sonatrach est bien plus forte que ça. Il n’y a pas eu d’impact sur les approvisionnements du pays». Comme Abdelhamid Zerguine ne manque pas de saluer les 160 000 travailleurs du groupe qui «méritent le respect, parce que chacun est en face de son devoir et il le remplit de façon magistrale », dira-t-il, et dans la mesure où «à chaque fois qu’il y a eu un coup dur, on a su le surmonter». Se voulant rassurant, l’invité de la Chaîne III a affirmé que «Sonatrach est entre de bonnes mains, par l’effectif qui présente des qualités intrinsèques de savoir-faire et on peut lui faire confiance». Toutefois, le P-dg de Sonatrach reconnaît que «les préjudices, il y a dû en avoir». Abdelhamid Zerguine prend acte du fait que «la population puisse être choquée par ce qui se passe à Sonatrach et je le comprends ». A ce titre, le patron du groupe pétrolier annonce de nouvelles mesures anticorruption, relativement à la passation des marchés et au contrôle interne. «Nous venons de promulguer la R18», indique Abdelhamid Zerguine. Passée «en revue et amendée par l’ensemble des dirigeants», cette procédure allie, selon le patron de Sonatrach, entre, d’une part, l’assouplissement exigé pour l’avancement des objectifs et la réalisation des projets, et, autre part, le respect de l’éthique. «Nous avons aussi conforté la restructuration de la fonction audit», indique le patron de Sonatrach qui précise que «nous l’avons rendue fortement indépendante des organigrammes usuels». Ainsi, cette fonction «agit par pôles et nous l’avons confortée dans ses prérogatives de faire des investigations et pour imposer l’éthique», dira-t-il.
C. B. SÉCURISATION DES INSTALLATIONS PÉTROLIÈRES RECULÉES
Vers l’armement systématique des vigiles
L’armement des vigiles dans les installations pétrolières reculées risque d’être systématique, selon Abdelhamid Zerguine. Tout en affirmant que Sonatrach «a toujours veillé» à respecter les dispositions réglementaires et légales, le patron de la compagnie pétrolière nationale constate, cependant, qu’une révision de l’ensemble des dispositifs permis de «diagnostiquer certaines insuffisances que nous avons étudiées et que nous sommes en train de mettre à niveau». «Des propositions ont ainsi été formulées, en attente d’être adaptées au plan réglementaire», précise le patron de Sonatrach. Ainsi, Abdelhamid Zerguine observe qu’«en conjugaison avec les autorités locales, le dispositif interne ne permettait pas d’avoir des hommes armés sur les sites reculés». Or, «dans la nouvelle proposition, nous voudrions systématiquement demander des personnels armés», indique-t-il, à charge, cependant, que les conditions sécuritaires l’imposent, selon M Zerguine. Ce dernier avait auparavant annoncé la reprise partielle de la production du complexe gazier de Tiguentourine, à l’arrêt depuis l’attaque terroriste survenue le 16 janvier dernier. «Nous avons remis en marche depuis deux jours, le train numéro un. Nous bénéficierons de 3 milliards de mètres cubes par an de production», indiquait le P-dg de Sonatrach, satisfait du «challenge réussi» par le personnel algérien. En rappelant que la capacité globale du complexe gazier de Tiguentourine, entré en production en 2006 et géré par l’association Sonatrach-BPStatoil, est de l’ordre de 9 milliards de mètres cubes par an de gaz naturels et secs, de condensats et de GPL.
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