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Le métier de libraire est "menacé" en Algérie
le 30.01.13 | 14h47 7 réactions
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Le métier de libraire, l’un des derniers maillons de la chaine du livre est «en danger». «Un commerce difficile» entravé entre autres par des importateurs qui aujourd’hui dominent le marché institutionnel ne laissant aucune chance de survie à plusieurs librairies.
À travers l’Algérie, il n’existe que «50 vraies librairies», a déclaré ce Mercredi 30 janvier Hacen Bendif au forum culturel d’El Moudjahid.
Les autres "librairies" sont une sorte de points de vente. D’après Mhand Smaïl, libraire «on a tenté il y a quelques années de faire un diagnostic à travers le pays sur le nombre de librairies dans le cadre d’un projet. On a été surpris par le nombre de librairies existantes : plus de 2000 ».
Selon le conférencier, il s’est avéré qu’au final, la majeure partie de ces librairies «se sont convertis à des papeteries ou bien ne font vendre que des livres parascolaires, de cuisine… »
Mhand Smaïl insiste pour dire que la location est l’un des problèmes majeurs qui menacent les librairies. Il y a aussi le crédit documentaire qui "en principe n’est valable que pour les commerçants des fruits mais pas pour ceux qui vendent le livre".
Le diagnostic est là. Il fait état d’une Algérie plongée dans une sorte de désert «livresque» où pas seulement le libraire qui en paie les frais mais également ceux pour qui le livre est destiné : le lectorat.
« Plus de 80 % des diplômés de l’université algérienne n’ont lu aucun livre tout au long de leur cursus universitaire», a déploré Hacen Bendif aujourd’hui à la tête du centre national du livre (CNL). «C’est un scandale intellectuel », estime-t-il. Mais pour l’un des conférenciers le réseau de librairie en Algérie est appauvri «aucune librairie n’existe sur l’axe Tipaza- Alger Centre. Tout autour de l’université de Bab Ezzouar, aucune librairie n’existe », insiste-t-on. "Les plus grands axes d’Alger, Didouche Mourad, Laarbi Ben M’hidi ne disposent pas de librairies" ajoute-t-on.
La nature même des livres qui existent sur le marché livresque algérien est «uniforme», elle est "importée". Mais là ce ne sont que quelques aspects de la crise du livre en Algérie.
Le centre national de livre (CNL) récemment installé par le ministère de la Culture aura pour vocation de promouvoir le livre afin de lui assurer un environnement optimal. Il est constitué selon son responsable de plusieurs commissions (littérature jeunesse, écrits et traduction, édition et diffusion et activités relatives aux livres).
«Le sort du livre en Algérie repose sur une volonté politique au plus haut niveau », insiste Mhand Smaïl. En attendant, l’Algérie a tout de même vu passer plusieurs générations sans leur faire goûter le plaisir de lire, pourtant nécessaire car il stimule le cerveau et lui permet de penser le monde.