Algerie : nous portons plainte contre les membres du FLN post indépendance pour atteinte aux idéaux de la révolution de 1954
S’APPROPRIER LA RÉVOLUTION ET RECONNAISSANT NE PAS ÊTRE AGRÉÉ
Un dérapage de trop au FLN

Le chef du groupe parlementaire du FLN s’est vu rappeler que le FLN de Krim Belkacem et de Abane Ramdane qui a libéré l’Algérie n’a rien à voir avec le FLN de Belkhadem inscrit dans une crise éternelle.
Venant défendre le secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, très fortement contesté par les redresseurs, le président du groupe parlementaire du parti du FLN, Tahar Khaoua, commet un grave dérapage: celui de revendiquer la paternité de la Révolution de 1954 et de monopoliser l’histoire.
«Notre parti, le FLN, a libéré le pays en payant un lourd tribut de 1,5 million de martyrs», a-t-il déclaré, hier, lors d’une conférence de presse tenue au sein de l’APN.
M.Khaoua, lui-même contesté au sein du groupe parlementaire, reçoit au retour cette question à laquelle il ne s’attendait certainement pas.
«Vous comparez le FLN de 1954-1962 au FLN d’aujourd’hui. Le FLN qui a libéré le pays au prix de centaines de milliers de martyrs est le FLN de Krim Belkacem, de Abane Ramdane et des autres dirigeants de la Révolution qui ont quitté le parti en 1962 après l’accomplissement de sa mission et non pas le FLN de Belkhadem où les militants s’entredéchirent et qui vit dans des crises éternelles. Alors, quel lien peut-on faire entre le FLN de 1954-1962 qui a unifié tous les Algériens et celui d’aujourd’hui?»
Réponse du conférencier qui, semble-t-il, n’est pas imprégné de l’histoire de la Guerre d’Algérie: «Le FLN de Krim n’est pas celui de Belkhadem. Le président du parti est Bouteflika, lui aussi est moudjahid. Il était au maquis avec Krim Belkacem.»
Il ajoute: «Le parti FLN a-t-il renouvelé son agrément? Non. C’est la continuité.» M. Khaoua fait, juste après, face à une autre question embarrassante. «Vous dites que le FLN n’as pas d’agrément comme les autres partis. Ce que vous dites est grave et on comprend que le FLN est hors la loi…»
M.Khaoua reprend le souffle et lance: «Il a été agréé en 1954…par la proclamation du Premier novembre et le sang des chouhada», a-t-il répliqué.
Jusqu’à quand continueront-ils de faire du FLN historique un fonds de commerce, allant jusqu’à revendiquer la paternité sur l’histoire de la révolution?
Abordant la crise du parti, le conférencier a dénoncé la lettre des huit ministres FLN dans laquelle est conseillé au secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, de démissionner.
Le chef du groupe parlementaire de l’ex-parti unique a accusé les ministres d’avoir «exprimé leurs intérêts personnels en utilisant la tribune du gouvernement». «Cet acte donne une image non honorable du gouvernement. Ce que ces ministres ont fait est d’avoir agi hors le cadre statutaire du parti. On dit que le ministre doit respecter, plus que quiconque, le devoir de réserve. Ils auraient dû recourir à la raison et agir dans le cadre des textes du parti», a-t-il pesté, appelant ces ministres à exposer leurs problèmes dans le cadre des instances du parti. Tahar Khaoua ne s’est pas contenté de défendre uniquement Belkhadem. Etant contesté, il a défendu aussi sa personne, en s’attaquant au président de la commission de la Défense de l’APN, Ahmed Kherchi. Ce dernier a rendu public récemment un communiqué, qui serait signé par 155 députés, dans lequel il annonce le retrait de confiance à M.Khaoua de la tête du groupe parlementaire. M.Khaoua a indiqué que M.Kherchi a agi d’une manière unilatérale. «S’il y a des ministres qui s’attaquent à Belkhadem, ce député en est une extension au sein du groupe parlementaire.» M.Khaoua demande à son détracteur de s’excuser, agitant la menace de passer, lui et les ministres, devant la commission de discipline du parti.
A souligner enfin, que le conférencier a appelé le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, à briguer un quatrième mandat et dénoncé l’attaque terroriste dont a fait l’objet le site gazier d’In Amenas.