Quantcast
Viewing all articles
Browse latest Browse all 5634

Algerie-France : le professeur Cabanis de l'Université de Toulouse manque de profondeur d'analyse?

la liberté de ton dans la presse algériene, l'autre avis
le professeur Cabanis de l'Université de Toulouse participe au verrouillage de la presse algérienne

De la liberté de ton de la presse algérienne »

Une liberté de ton que la presse française n’égalerait pas toujours selon le professeur Cabanis de l’université de Toulouse. Cette appréciation est d’autant plus significative que monsieur Cabanis la professe en marge d’un colloque consacré «à la démocratie par le droit constitutionnel » 
Tout d’abord, cette liberté de ton ne peut concerner que la presse privée .En effet, la presse publique gravement déficitaire faute de lecteurs est totalement dépendante de l’argent public .Son financement se fait également par le biais de la publicité des entreprises publiques sommées de s’adresser prioritairement aux quotidiens de la presse publique.
La presse publique devient selon la formule consacrée « la voix de son maître »
Pour ce qui est de la presse privée, sa réelle liberté de ton est pour les uns un simple alibi pour les autorités algériennes et pour les autres un acquis arraché par les luttes et notamment celles d’octobre 1988.
Dans tous les cas, la presse privée comme son nom l’indique appartient à des personnes ou groupes de personnes tenus de rentabiliser leur entreprise. Pour y parvenir, les patrons de la presse se doivent d’agrandir leur lectorat et surtout d’attirer la publicité des entreprises privées nationales et étrangères dont les plus grandes d’entre elles. 
Les propriétaires sont ainsi tenus de ne jamais « mécontenter » ces précieux clients et la presse d’investigation n’est pas prête à voir le jour en Algérie. 
A ces contraintes commerciales se greffent d’autres « pesanteurs » inhérentes au régime politique algérien. 
Au code liberticide de la presse écrite et à la menace des redressements fiscaux s’ajoutent d’autres « châtiments » qui peuvent à tout moment «rappeler à l’ordre » les journalistes téméraires à l’exemple de Mohammed Benchicou incarcéré pendant deux ans et dont le quotidien « le matin » indésirable n’apparaît que sur internet. 
En conséquence, les patrons de la presse privée sont « avertis »et les journalistes s’auto censurent.

Dans ce contexte, la liberté de ton est en réalité contrôlée en amont et en aval.

Nous rappelons que en sus des très fortes amendes et peines de prison prévues dans le code de la presse écrite , « le chef de l’Etat a fait amender en 2001 le code pénal en y introduisant deux articles, le 144 bis et le 146, lesquels prévoient de lourdes peines de prison et de fortes amendes contre les journalistes jugés coupables d’atteinte aux institutions de la République, notamment l’égard à l’image du président de la République.
En vertu de ces dispositions adoptées en mai 2001 par les deux chambres du Parlement, plusieurs journalistes et titres de presse ont été condamnés au cours des 10 dernières années. »

Nonobstant ces vérités, la presse privée se différencie par l’analyse, de la presse publique et contribue réellement à informer ses lecteurs.
Est-elle pour autant un instrument efficace pour démocratiser le pays ? Surement pas !
Depuis son avènement, des faits avérés de corruption et de passes droits commis par des représentants de l’Etat et dénoncés dans la presse privée restent impunis par une justice aux ordres. Des violations de textes de loi dont la constitution sont régulièrement et sans conséquence portées à la connaissance des lecteurs. De multiples fraudes aux élections émaillent les quotidiens sans rien changé aux résultats. Le régime et ses pratiques ne changent pas. 
En définitive, seule une refonte en profondeur de tous les textes de loi dont la Constitution et surtout leur respect par tous face à une justice indépendante permettrait la démocratisation du pays. Ce n’est pas pour demain !

Viewing all articles
Browse latest Browse all 5634

Trending Articles