Le Point.fr - Publié le 11/01/2013 à 08:13 - Modifié le 11/01/2013 à 13:21
Le Défenseur des droits entend cerner les dysfonctionnements successifs qui ont abouti à cette situation jugée inacceptable.
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Le Défenseur des droits Dominique Baudis a annoncé jeudi l'ouverture d'une enquête après la décision de la police municipale d'Ustaritz (Pyrénées-Atlantiques) de sortir mardi dernier de la cantine d'une école de la ville une enfant de cinq ans pour un impayé de ses parents. La Défenseure des enfants, Marie Derain, ainsi que Françoise Mothes, en charge de la déontologie de la sécurité, vont "prendre contact avec l'ensemble des parties prenantes pour cerner les dysfonctionnements successifs qui ont abouti à cette situation", précise Dominique Baudis dans un communiqué.
Selon la direction de l'école, une policière municipale a sorti mardi de la cantine Léa, une fillette de cinq ans, choquant l'enfant et ses petits camarades. Les parents en instance de divorce devant 170 euros à la cantine qui dépend de la mairie d'Ustaritz, la policière est venue chercher la petite fille pour la ramener à son domicile. Devant l'absence de la mère, elle a été ensuite conduite au poste de police puis a été ramenée à l'école dans l'après-midi.
"C'est irresponsable. On ne prend pas les enfants en otage de cette manière", a indiqué le directeur de l'école Saint-Vincent. "Quand Léa est revenue dans l'après-midi en classe, ses camarades étaient étonnés, pensant qu'elle était en prison. Leur maîtresse a organisé une discussion avec eux pour tenter de dédramatiser la situation", a-t-il ajouté. Selon le journal Sud-Ouest, qui a révélé l'affaire jeudi, le père aurait déclaré que sa fille avait cru en voyant la policière que ses parents étaient décédés.
Méthode inadmissible
Dans un communiqué publié jeudi, la mairie indique avoir averti à quatre reprises les parents d'un impayé datant de 2011. Ces derniers auraient assuré "que l'affaire serait réglée avant la fin d'année 2012. Il n'en a rien été." La mairie a prévenu la mère de Léa lundi que sa fille ne serait pas autorisée à se rendre à la cantine le mardi et lui a demandé de venir chercher sa fille à midi. "Personne ne s'étant présenté à l'école à l'heure dite, la petite Léa a été gardée avec les autres enfants à la cantine scolaire, mais il paraissait cruel de lui donner une simple collation à l'écart de ses camarades, qui, eux, déjeunaient", écrit la mairie. "C'est la raison pour laquelle la gestionnaire de la cantine a pris contact avec l'agent municipal de sécurité en lui demandant de raccompagner Léa. Mais la mère ne répondant pas au téléphone, l'agent municipal décide de ramener l'enfant à l'accueil de la mairie, où se trouve le personnel de permanence", ajoute-t-elle.
La municipalité indique par ailleurs qu'elle se réserve le droit de prendre des mesures nécessaires auprès des services de protection de l'enfant pour "abandon d'enfant". La ministre déléguée à la Famille Dominique Bertinotti dénonce quant à elle une "méthode qui n'est pas admissible.""Toute situation d'impayés, aussi difficile qu'elle puisse être, ne concerne que les adultes et ne peut trouver sa solution dans le recours à la force contre un enfant", écrivent-elles dans un communiqué. "En dépit de la complexité des situations familiales, le devoir des élus est de garantir à chaque enfant l'accès à la restauration scolaire."
