Comment écrire l'histoire dans cette contrée kabyle, qui se tient dans un mouchoir de poche. En effet, la Kabylie est constituée de familles notoirement connues.
La Guerre d'Algérie a fini de sortir de l'anonymat certains personnages, pour être devenus célèbres, n'en étaient pas moins effacés avant l'arrivée de l'occupant.
Maquisards ou Harkis, beaucoup sont issus de familles modestes, parfois démunies sur le plan socio économique. D'autres sont des enfants uniques, orphelins, comme Amirouche d’ailleurs. Mais cela ne doit en aucune manière faire l’impasse sur les plus riches d’un coté comme de l’autre. Nous ne citerons que le colonel Mohand Oulhadj, Amar Ath Cheikh, mais aussi des chefs de tribus qui malheureusement ont choisi l’autre camp...
Notre propos n'est pas de mettre sur le même pied d'égalité Harkis et maquisards, mais, pour dire tout le drame qui a frappé de plein fouet la société Kabyle, et le caractère inique et inhumain du colonialisme français exploitant la détresse, comme tout le monde le sait, des pauvres êtres humains, souvent leur naïveté pour ne pas dire leur ignorance à cause de l'absence d'instruction et de formation, pour des desseins criminels. Pour unique preuve, nos ne citerons que l'abandon par De Gaulle de milliers de harkis, à l'indépendance, à la vindicte populaire. Beaucoup m’ont déjà reproché, dans mes écrits et témoignages de confiner mes recherches à la Kabylie en général, et la Haute Kabylie en particulier, ignorant, disent-ils , royalement le reste du territoire national algérien. Je leur ai rétorqué que ce qui est vrai en Kabylie, ne peut être erroné dans une autre région d’Algérie quand qu’il s’agit de décrire les pratiques honteuses du colonialisme français. Pour preuve, je ne citerai que l’ouvrage consacré à la région du Sahara et qui porte le titre de TINFOUCHY, Un français torturé par es français,paru aux éditions l'Harmattan(France).
Aussi, au risque de me répéter , je dois à la vérité de dire, que la Kabylie a été le lieu où j’ai vécu mon traumatisme d’enfant de la guerre. J’ai été, moi-même témoin de cette triste et honteuse période de l’histoire de France.
Les harkis, comme les héros de la révolution, sont tous connus du public kabyle, les enfants dont je faisais partie ont gardé le traumatisme de la peur ou la terreur selon le cas, qu’ils inspiraient et même des agissements de certains de ces derniers.Image may be NSFW.
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Les harkis, pour certains bien entendu, ont commis des actes punissables vis à vis de la juridiction internationale, que l'on peut qualifier de crimes de guerre. Ce sont ces crimes de guerre que l'on veut mettre en exergue en faisant appel à la mémoire collective. Ce sont également ces harkis, qu'il faut mettre sous le feu de la rampe, au nom du devoir de mémoire. Car , sans les récits de ces crimes qui sont loin d'être des actes isolés, qu'il faut porter à la connaissance de la postérité, tout en se gardant d'appeler, d'inciter à la vengeance. Les enfants de harkis, sont, de ce point de vue, à considérer comme des victimes au même titre que les orphelins de guerre. Mais, pour guérir des traumatismes de cette colonisation, ces enfants sont eux aussi soumis à la loi universelle qui les contraint à accepter, pourquoi pas, participer au devoir de vérité, d'accepter en se faisant violence certes, que des manuels d'histoire traitent du passé de leurs géniteurs, sans que ces enfants qui sont des victimes, s'en sentent responsables des actes commis par leurs parents.
L’histoire ne peut taire un pan entier du patrimoine de l'Algérie : les harkis, leurs mobiles, leurs souffrances, leurs actes répréhensibles, enfin leurs supplices, leurs exécutions post indépendance.
Notre prochain ouvrage, nous avertissons tous les parents de maquisards, de victimes de l'armée française (FSNA et FSE) et les enfants, ainsi que les épouses des harkis, ne comportera que des vérités avérés. Mais, il n épargnera aucun homme, aucune femme, quelque soit le parti dans lequel il 'est trouvé acculé, ou s'est enrôlé volontairement.
Certains harkis, en tant qu'êtres humains, et pour ce qu'ils nous offrent comme expérience de la vie, j'allais de la fatalité ou encore du destin exceptionnel, mérite qu'on s y attarde. C'est pour cette raison, le lecteur ou le parent du Harki, ne doit pas s'offusquer de ce que nous considérons notre patrimoine à tous et qu'il va falloir un jour ou l'autre en débattre pour guérir les blessures de nos âmes. Il sera question de Mohamed Ath Meddour, de Mohand Tizi, de Fellak Ouali, de Younes Ait Amar, de Mohamed Ouidir, d’Améziane Ath Oulaali, mais aussi de Tous les maquisards affublés du qualificatif de Terroristes par la propagande coloniale. je cité : Belaid Tirourda, Marzouk Ath Voukhouyaf, Hocine Djaffar, Mohand Oubelaid, Izemraken , El Baaz, Mezine, Aroua, Nait Baha, Ait N'Sar, et bien sur de Amirouche, Mohamedi Said, Amar Ait cheikh, Benelhadj Ouamer, M'Hand Iakourene, et beaucoup d'autres.
Nous nous sommes fait le serment de témoigner pour la postérité et sommes conscients de la lourde responsabilité qui est la notre sur la véracité des faits rapportés sur les hommes et les femmes vivants, et encore plus sur ceux qui sont rappelés à Dieu.
photo ci dessus:
de gauche à droite :
1. Mokrane "Euh"de Ait Abbas des ouacifs
2.Djaffar de Ait Djenad
3.Lekhal
4.Si Ouakli de Ait Djenad
assis : Ramdane de Tizi Ouzou