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les mille et une violences faites aux femmes

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…lorsque j’avais quatorze, quinze ans, je n’avais qu’une aspiration: Rester seule à la maison. Écouter de la musique classique, écrire des poèmes, Pendant que mes parents et ma petite sœur partaient en vacances. Peut-être étais-je un peu plus âgée, je ne m’en souviens plus très bien. … 823c31f32253c7ef22333a517e80d6e3.jpgMon adolescence, juste un peu avant, était difficile et douloureuse, car je ne voyais pas très souvent mon vrai papa; Maman l’avait totalement rejeté et m’avait montée contre lui : "il n’était pas ci, il n’était pas ça, il était ceci et il était cela". En fait, mon pauvre papa était très douloureusement touché par le manque de contacts avec sa seule et unique petite fille. Moi. Maman, remariée, et une petite sœur bien plus dorlotée et gâtée que moi, m’avait imposé un beau-papa, que je n’ai jamais pu appeler papa. Mais que, bien plus tard, une fois que je suis devenue maman à mon tour, mes enfants ont appelé “pépé”. Ils l’aimaient bien le pépé. Et, du coup, n’ont jamais connu le vrai, le pépé du même sang, de la même origine, à travers moi et ma souffrance. Déjà ! Tu vois ! … A cette époque, mon adolescence, il y avait aussi pas mal de violence à la maison. J’étais récalcitrante et rebelle. Mon beau-père, pas très cultivé, me battait et me montrait le poing levé, parfois. Je ne l’ai jamais dit à personne. Par respect de ma mère et de ma petite sœur. Je me souviens qu’une fois maman, excédée par nos comportements, était sortie de la maison et voulait se jeter dans l'Oued Sebaou. C’est moi qui avais couru derrière elle pour l’empêcher de faire une bêtise pareille. Je devais avoir une quinzaine d’années. …

Alors, tu vois, Abdenour, toi qui connais la famille dans la quelle j’ai accepté (je dis bien accepté) de vivre, des gens qui ont connu la violence aussi, si je connaissais avant la fin de ma vie, là, un peu plus de douceur, je crois que je le mériterais aussi. … Mais tout cela, et j’en oublie, fait de moi ce que je suis aujourd’hui : une personne qui aime énormément mon prochain, qui l’aide, et qui ne cultive aucune haine en moi-même. Je m’en veux seulement de n’être pas allée assez vite, plus tôt, pour en arriver là. Comme on dit : il n’est jamais trop tard pour bien faire. Je n’ai perdu que quelques années, c’est tout. Je n’ai jamais fait de mal, bien au contraire. … Déceptions : j’en ai eu beaucoup. Car je recherchais déjà, dans ma petite cervelle, l’éveil. L’éveil que j’ai connu bien plus tard. Individuellement. Toute seule. Pas sur les bancs, dans l’amphithéâtre d’une Université. Je me suis cultivée, dérivée de ce magma intellectuel dans lequel il me semblait que je n’avais pas de raison d’être, parce que je ne raisonnais pas comme eux. Eux : la famille, et même mon premier époux, le papa de mes enfants qui s’est remarié, pratiquement dans la même période que je me suis mariée avec Rachid. Mes contacts actuels sont très ouverts. Son épouse, enseignante de droit, retraitée, sans enfant, m’ouvre un dialogue intarissable lorsque j’ai l’occasion de demander de leurs nouvelles et surtout donner des nouvelles de Hassen, notre fils “soudanais”. Elle adore mes enfants et je n’en fais point ombrage, car ce sont des ondes positives et agréables qui les aspergent de "’lumière””.

à suivre


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