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Algérie : Saidani et Hollande menacent l'intégrité nationale

Actualités : SAÂDANI À TIZI-OUZOU :
«Le FLN revendique son rôle de locomotive»

 

Les organisateurs de la rencontre régionale des militants et cadres du FLN venant de plusieurs mouhafadhas du centre du pays et abritée par la Maison de la culture de Tizi-Ouzou n’ont pas fait dans le détail pour l’accueil de leur secrétaire général.
Dans la pure tradition de l’ex-parti unique, le début de la rencontre fut un long cérémonial protocolaire taillé sur mesure et à la gloire du maître du moment, Amar Saâdani qui a eu droit à une standing ovation et un burnous. Au-delà de sa valeur symbolique, une telle gratification appelle une lecture politique à l’aune du débat, voire des contradictions qui animent, en ce moment, les différentes fractions du FLN. 
Devant les militants et cadres des mouhafadhas du centre du pays dont les nouvelles structures éponymes récemment créées qui semblent une assemblée toute acquise à la ligne actuelle du parti, Amar Saâdani a développé un discours aux accents épiques, une rhétorique qui ne craint pas d’être guerrière et belliqueuse puisque l’homme fort du FLN s’est livré à un véritable tir groupé, avec dans le viseur plusieurs cibles, n’épargnant ni l’opposition, dans tous ses segments, ni les contestataires, ni les opposants à la légitimité de la direction actuelle du parti, ni des centres de décision dans le pouvoir qui ne reconnaissent pas le primat du FLN, en tant que parti majoritaire, dans la conduite des affaires du pays ainsi que l’Union européenne, à qui le SG du FLN dénie le droit de donner des leçons de démocratie à l’Algérie. 
Commençant par s’adresser aux partis de l’opposition, ceux de la CNLTD, ceux qui demandent l’intervention de l’armée et à des parties qu’il ne nomme pas et à qui il reproche de dénier son rôle de leadership au FLN et qui, selon lui, accusent ce dernier d’être un frein à la démocratie, Amar Saâdani se met dans la posture d’un magistère dictant ses leçons à «une classe politique qui doit être responsable et consciente et d’œuvrer à trouver des solutions aux problèmes politiques, économiques et sécuritaires et à la stabilité de notre pays», dira le SG de l’ex-parti unique qui critique le rejet par les partis et de certaines personnalités politiques de l’opposition de la révision constitutionnelle initiée par le président de la République, louant, au passage, l’initiative et les positions qualifiées de nationalistes du FFS. 
A contrario, c’est à peine si Saâdani ne manque pas de reprocher à l’opposition de faire preuve d’un manque de ferveur patriotique, coupable, à ses yeux, d’ignorer les appels au dialogue et à la concertation lancés par le président de la République mais s’empresse d’aller à la rencontre de la délégation de l’Union européenne. 
Le secrétaire général du FLN qui se fait un point d’honneur de rappeler qu’il reste toujours le défenseur acharné de la légitimité électorale et du mandat présidentiel de Bouteflika «qui ira jusqu’à 2019» n’a pas manqué de stigmatiser les acteurs politiques qui ont appelé à l’intervention de l’armée pour suppléer à la vacance du pouvoir. A l’adresse de ceux-là et de tous ceux qui appellent le peuple à sortir dans la rue, Amar Saâdani ne manque pas d’agiter le chiffon rouge des effets pervers induits par les révolutions arabes dans des pays comme la Libye, l’Irak et la Syrie, leur reprochant de vouloir imposer le retour au statu quo antérieur, en clair de chercher à déstabiliser le pays, à travers la revendication d’une période de transition politique par des acteurs politiques que l’orateur accable de tous les maux. 
Sur le FLN, Saâdani n’a pas manqué d’envoyer des signaux à tous ceux, à l’intérieur comme à l’extérieur du parti qui contestent sa légitimité d’homme fort du FLN.
Ses mots rassurants sur la bonne santé du FLN, la cohésion et la solidarité qui anime sa base militante est une façon de fermer la porte devant ceux qu’il accuse de «s’agiter en ce moment précis où une reconstruction organique est en marche au sein du FLN», un parti, martèlera A. Saâdani qui «est une locomotive. Que ceux qui ne le savent pas l’entendent une fois pour toutes. Le FLN est un parti majoritaire jouissant d’une légitimité et d’un ancrage populaire», lancera-t-il, considérant légitime d’avoir toutes les prérogatives que confère la Constitution à un parti majoritaire, après la révision de celle-ci. En clair, A. Saâdani qui refuse d’applaudir à des décisions qui sont prises à ses dépens alors qu’il a la majorité électorale dans toutes les assemblées, revendique un rôle de premier plan après la révision de la Constitution, en décodant les non-dits du chef du FLN, ce sont plus de portefeuilles ministériels, et bien entendu celui de Premier ministre qui sont au centre des enjeux post-révision constitutionnelle qui sont revenus dans la bouche du secrétaire général de l’ex-parti unique qui s’est laissé aller à une violente diatribe contre la récente sortie de la délégation de l’Union européenne et sa décision de rencontrer des personnalités et des partis politiques algériens sont loin d’être une initiative innocente. 
Pire, selon Saâdani, «il y a un complot avéré» qui vise la déstabilisation de l’Algérie. Au même titre que la Russie et l’Iran qui font l’objet de plans de déstabilisation, l’Algérie est aussi ciblée. «La chute du prix du pétrole constitue un facteur de cette fragilisation, une alternative à la déstabilisation par les armes, des pays», conclut Saâdani qui appelle à la cohésion nationale pour faire barrage à ces périls. 
S. Aït Mébarek



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