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Algerie : Abdelmalek Sellal usurpe les prérogatives du président. Un hors-la-loi!

Face au mouvement des policiers : Sellal n’a pas convaincu

le 16.10.14 | 10h00 7 réactions

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| © Souhil. B.
 

Les révoltés du Bounty version CRS. La mutinerie aux allures de mouvement social, secouant les rangs de la police, est décidément promise à complications.

«Pas de marche arrière», criaient hier soir des agents des Compagnies républicaines de sécurité (CRS), dont des centaines étaient venues d’Alger et des wilayas limitrophes, dont Blida, battre le pavé à El Mouradia. Manifestation surréaliste sur ce parvis de la Présidence, dont les abords du palais et les espaces verts alentour sont pris d’assaut, pour la première fois de son histoire, par des centaines de policiers antiémeute chauffés à blanc et décidés à ne rien concéder. «Nous occuperons la place jusqu’à satisfaction de nos revendications, dont le départ de Hamel», fulmine ce policier qui égrène un long chapelet de reproches à l’endroit du Directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), le général-major Hamel Abdelghani, accusé entre autres de «hogra», de répandre les injustices et les brimades au sein du corps de la police.

Catalogué de «transfuge» (de la gendarmerie), de «Brani», le général Hamel cristallise tout le ressentiment et le malaise au sein des effectifs. «Pour un rien, on vous confisque la carte», se plaint-on. «Imaginez un DGSN qui menace ses éléments de mutation à Ghardaïa. Wach maânatha ? Qu’est-ce que ça veut dire ?» La réunion ayant regroupé, à la Présidence (sic), une quarantaine de délégués des CRS avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, n’a pas entraîné les résultats espérés par la troupe. «Même à Evian (négociations), ce n’était pas aussi long», devisent des CRS parqués, pare-choc contre pare-choc à l’entrée de la Présidence.

A 18h30, après plus de 4 heures de conclave, le Premier ministre arrive, après deux tentatives non concluantes, à s’extraire des bâtiments de la présidence de la République. L’issue était littéralement submergée par les CRS et des reporters. «Hamel Irhal» (Hamel dégage), entonnent les policiers manifestants. Les slogans des révoltes arabes arrivant à El Mouradia par fourgons cellulaires de la police. Prévue par le protocole, la prise de parole de Sellal a finalement été annulée. La voiture du Premier ministre et son escorte légère démarrent en trombe, sur les chapeaux de roue, laissant les policiers à leurs vagues supputations. Pas de trace de leurs délégués.

Un conseiller auprès du ministre de l’Intérieur, Tayeb Belaïz (en déplacement à Ghardaïa), rencontré sur le site, affirme que 12 points sur les 19 que comporte la plateforme de revendications émises par les CRS avaient été acceptés par le Premier ministre, «y compris ceux en rapport avec la revalorisation du salaire de base à hauteur de 100% et/ou les primes et indemnités exigées». Les négociations ont toutefois buté sur plusieurs points, dont le premier, exigeant le départ du patron de la police. «Cette revendication est d’ordre politique», leur a signifié le Premier ministre.

Vers 19h, les autobus alignés sur l’avenue de Pekin, à hauteur du rond-point d’El Mouradia, sont renvoyés sans leurs passagers. Les dizaines d’agents qui s’apprêtaient à regagner leurs unités ont été invités, sous les huées et avec force noms d’oiseaux proférés par leurs collègues, à descendre illico presto. Ce qu’ils firent. La circulation automobile est interrompue. Une foule de curieux perplexes regardent se dérouler ce vaudeville. Il fait nuit, l’avenue de Pékin grouille de CRS et la Présidence projette sur Alger ses ombres de palais hanté.                     

Mohand Aziri
 

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