Par Madjid Aberdache | Il ya 10 heures 45 minutes | 412 lecture(s)
Si Hadj Mohand Abdenour, écrivain spécialisé dans le roman historique
«Je m’intéresse à l’histoire de la Kabylie»
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Dans cet entretien, l’écrivain Si Hadj Mohand Abdenour nous parle de ses débuts dans l’écriture et les raisons de son choix du roman historique.
La Dépêche de Kabylie: Vous êtes économiste de formation. Qu’est-ce qui a motivé votre intérêt pour l’écriture historique?
Si Hadj Mohand Abdenour : D’abord, j’ai vécu ma prime enfance dans un climat de guerre en Kabylie, et j’ai été témoin oculaire des événements entre 1954 à 1962. J’étais, à l’époque, très jeune.
Vous êtes l’auteur de nombreux ouvrages autobiographiques et de témoignages historiques. Mais revenons à votre 1er livre. Pourquoi avez-vous choisi de l’intituler « Fellagha » ?
Premièrement, ce terme nous renseigne sur la période coloniale, il a toute sa signification historique et idéologique. Deuxièmement, c’est le nom donné par l’occupant aux combattants « indigènes », dans le but de dévaloriser et discréditer la lutte de libération du peuple algérien. .
Vous avez animé, récemment, à la maison de jeunes d’Iferhounène, une table ronde sur le rôle du témoignage historique - cas de la haute Kabylie. La révolution se limite-t-elle uniquement à cette région ?
Si je me suis engagé dans l’écriture de l’histoire de cette région, cela ne veut pas dire que les autres localités ou wilayas du pays n’ont participé à la révolution. C’est simplement parce que c’est là où j’ai vécu et où j’ai mes relations d’enfance, dont certains acteurs encore en vie qui m’ont permis d’avoir d’autres contacts avec d’autres acteurs des événements de l’époque.
Ces témoignages apportent-ils un plus à l’écriture de l’histoire ?
Absolument ! Car les gens contactés ont été soit acteurs, soit victimes ou simplement témoins oculaires.
Comment peut-on vérifier la véracité de ces faits rapportés ?
Soit l’auteur en a été témoin, soit d’autres les ont rapportés. Les informations sont confrontés, analysés et recoupés, avant d’être publiées. D’ailleurs, ces faits ont été corroborés par des militaires français, présents sur les champs de bataille au moment des événements, lesquels militaires m’ont transmis des documents, photos ou journaux de marche des opérations, où tout est noté avec précision. D’autre part, pour compléter le travail d’investigation, les archives militaires françaises ont été également consultées.
Ne craignez-vous pas desréactions de représailles, suite à vos révélations sur les harkis ?
Les noms des familles ne sont pas cités, pour ne pas froisser leurs proches, même si nous considérons que les actes commis par ces supplétifs n’incombent nullement à leurs progénitures.
Et pour votre vie ?
Pas du tout. Ce sont des choses connues par notre entourage immédiat. Si nous les portons à la connaissance du large public, c’est uniquement dans un but historique qui véhicule des informations touchant à toute la société, dans sa globalité.
Avez-vous d’autres projets en cours ?
J’ai finalisé un ouvrage sur la genèse de la révolution en haute kabylie.
Votre mot de la fin ?
Je lance un appel aux jeunes, pour s’impliquer dans la collecte de témoignages historiques et pour transcrire leurs recherches sur des supports modernes, tels les enregistrements vidéo et les CD ? Il faut que les archives soient numérisés avant que la génération de novembre 1954 ne s’éteigne, mais aussi pour permettre aux historiens de les exploiter, car un peuple qui ignore son histoire ne peut construire son avenir.
Entretien réalisé par Madjid Aberdache
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