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MAMIA Chentouf : une maquisard de première heure

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Ancienne militante du mouvement national, cadre du FLN durant la Révolution et militante du mouvement féminin national algérien, Mamia Chentouf née Aïssa est décédé suite  à une longue maladie à l’âge de 90 ans,

La défunte est enterrée  au Carré des Martyrs du cimetière d’El Alia.

Issue d’une famille paysanne aisée, Mamia est née en 1922 au village Haouz, près de Bensekrane, dans la wilaya de Tlemcen. Son père Abdelli Aissa était militant du Parti du peuple algérien (PPA), avant de devenir responsable dans ce même parti qui a pris pour appellation le Mouvement pour les libertés démocratiques (MTLD).


Mamia a été obligée à l’âge de 4 ans de quitter son village de Bensekrane avec sa famille. Son père, recherché par la police a dû s’installer au Maroc, à El Ayoune Sidi Mellouk, avant de s’établir à Oujda. C’est-là qu’elle avait obtenu son brevet d’enseignement primaire. Elle entama par la suite ses études secondaires en qualité de pensionnaire au lycée de Mascara de 1935 à 1942.

A la fin de ses études secondaires, son père l’accompagna, début novembre 1942, à Alger qui abritait l’unique université algérienne. Le 8 novembre, c’est le débarquement américain, bombardement sur Alger et course folle vers les abris. L’université fut fermée.

Après un intermède d’enseignante, elle renoua, l’année suivante, avec Alger pour terminer ses études de sage-femme.

Mamia a sympathisé avec les idées du PPA en 1943. Elle a participé aux premières cellules des AML (Amis du Manifeste et de la Liberté), créées à l’université et qui regroupaient tous les partis nationalistes algériens.

Le 1er mai 1945, elle est présente à la manifestation qui regroupe des milliers de manifestations dans la rue d’Isly à Alger (la rue Larbi Ben M’hidi actuellement), la manifestation sera violemment réprimée. Avec ses sœurs de combats, elle fait partie des équipes organisées par le PPA, pour aller soigner clandestinement les blessés aux cotés d’étudiants en médecine.

Une année plus tard, elle est élue vice-présidente de l’Association des étudiants musulmans d’Afrique du Nord (AEMAN) et, en 1947, elle a participé à la constitution de l’Association des Femmes Musulmanes Algériennes (AFMA), organisation féminine légale impulsée par le MTLD. Elle est élue présidente de cette association.

Elle défile le 14 juillet 1950, place de la Bastille, en France, le drapeau algérien flottant aux quatre vents, avec son mari Abderezak Chentouf (1919-2010) avocat, grand militant lui aussi de la cause nationale.

Exerçant la profession de sage-femme, à la veille du 1er novembre 1954, Mamia fait partie de celles qui impulsent le développement du nationalisme parmi les femmes algériennes dans les quartiers Belcourt, La Casbah, El Harrach et Notre Dame d’Afrique.

De par ses actions militantes, elle fut expulsée du territoire national en novembre 1955. A la dissolution de l’Assemblée nationale française, quelques mois plus tard, la loi sur l’état d’urgence prit fin, elle pu regagner l’Algérie et militer au sein d’une cellule FLN.

Avec ses camarades, elle était plus particulièrement chargée d’assurer l’hébergement et la liaison à Abane Ramdane et Benyoucef Benkhedda. Le 24 mai 1956, les premières grandes vagues d’arrestations eurent lieu à Belcourt et à la Casbah. Mamia est arrêtée. Libérée elle demeure traquée ; ce qui l’obligea à aller en Tunisie.

Mamia a activé au premier Croissant Rouge Algérien (CRA), puis amenée avec d’autres militantes à faire entendre la voix de l’Algérie en lutte dans les rencontres féminines internationales.

A l’indépendance, elle entreprit des études de sciences politiques et elle fit partie en 1965 de la première promotion de l’indépendance. En 1966, elle est présidente de l’UNFA (Union nationale des femmes algériennes). A cause du code de la famille qui reconnait la bigamie, elle démissionnera avec fracs, en 1969, en compagnie de son secrétariat national. Elle se retira définitivement de la scène politique.

Un film documentaire « Mamya Chentouf : militante de la première heure » a été réalisé par Baya El Hachemi en reconnaissance à son riche parcours pour l’indépendance nationale et l’émancipation des femmes.

 

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