Les maquisards pénétrèrent au village Soumer pendant que la garde sur deux postes de d’observation était assurée par les moussebelines(1) originaires du village de Zoubga.
Un moussebel(2), Arezki Ath Oumalou, originaire de Soumer, en s’approchant du village fut abattu par inadvertance par les vigiles de l'ALN. Une bavure qui allait entrainer l’irréparable, en raison de la proximité des camps des chasseurs alpins campés non loin de la, dans les villages de Iferhounene, Ait Hichem et Tizi NDjemaa. Autant dire que la Haute Kabylie est complètement encadrée, émaillée par les forces coloniales françaises.
Et ce qui devait arriver arriva. En effet, alertés par les coups de feu, les soldats français se ruèrent sur les lieux, encerclant le village d’où étaient parties les détonations. En quelques minutes tout le village se trouva encerclé, bouclé. L’objectif, obtenir des renseignements sur les auteurs des coups de feu. Devant la réticence de la population à coopérer avec les forces d'occupation, les soldats français se sont mis à L'œuvre, pour arracher les informations par tous les moyens. Ils ordonnèrent aux femmes d'aller ramasser du bois, et de remplir plusieurs seaux d'eau, pour les rassembler sur la place publique.
Qu'allaient-ils faire de ces materiaux?Personne ne se doutait des intentions criminelles des chefs militaires français qui dirigeaient les opérations. Le cadavre d’un moussebel exposé sur la place publique, pendu par les pieds, la tête en bas, avait fait croire un moment que ce moussebel allait etre brulé ou simplement cuit. Mais la quantité de bois et le nombre de seaux remplis d'eau avait vite chassé cette idée des esprits.
Comme premiére punition , un moussebel du nom de Cherif Ath Amar fut éxécuté sommairement par les militaires français
Le spectacle lugubre auquel les villageois, femmes et hommes, allaient subir, sans même se douter n'avait pas tardé a venir : Comme pour calmer la sauvagerie de ces hommes de la force coloniale, leur chef avait laissé libre cours aux instincts racistes et criminels de ses soldats, et sans doute avait-il ordonné ces actes condamnables universellement.
Les chasseurs alpins de l'armée française ordonnèrent aux femmes et aux hommes de se mettre en colonne par un, puis passèrent a l’action, en déchiquetant au moyens de poignards aiguisés, leurs effets vestimentaires, laissant ainsi les pauvres villageois nus comme des verres, l,espace d'un éclair.Ils s’acharnèrent avec une telle violence que L,on pouvait deviner que ces individus étaient dénués de tout sentiment et d'intelligence humaine. Ou alors étaient-ils sous l'emprise de la gnôle et d'autres produits chimiques fruits de recherches scientifiques de cette puissance "civilisée".
Mais le supplice inhumain n’a pas de limite chez ces hommes venus d'ailleurs pour se livrer sans aucune retenue a leurs instincts criminels, pour accentuer la misère et la souffrance de ces pauvres êtres humains vivant dans des conditions de dénuement primitif.
Non satisfaits d'avoir attenté avec violence a la pudeur de ces humains, Ils se mirent à déverser le contenu des seaux d'eau sur les corps nus des femmes et des hommes, préparés à cet effet. Machiavel et le Führer n'auraient imaginé mieux. L'on se pose souvent la question intime, devant de tels actes ou se loge le nazisme, en Allemagne, en France, en Italie, au Chili? la réponse est claire, elle est cinglante : le crime contre l'humanité n'est le monopole de personne, la nazisme n'a pas de nationalité.
Nous étions en automne. La fraicheur, ici en Haute Kabylie avait commencé à s'installer en attendant le tapis blanc glacial qui n'est pas loin.
Devant cette situation dramatique, les femmes et les hommes soumis a a la volonté criminelle de sauvages, des soldats débridés, sans aucun sens ni de la religion ni de la civilisation, ni la laïcité, décideront d’aller se plaindre au capitaine de la 2éme compagnie du 6 eme BCA stationné a iferhounene.
Ils marchèrent toute la journée, à pieds, que dis-je?! Nus! Sur un sentier rocailleux, sinueux, poussiéreux de plus de 7 kilomètres. Arrivés au camp d'iferhounene, c'est le lieutenant dit DEUX GALLONS qui accueille les villageois.
Le lieutenant De Gallons s'adressant aux villageois :
- - Qui vous a fait cette exaction
- -Les soldats de Tizi Ndjemaa, répondirent les villageois
Le lieutenant Deux Gallons ordonna aux soldats de la 2éme compagnie de charger dans les camions militaires les civils venus se plaindre et d’intimer l'ordre aux soldats étrangers au secteur de quitter les lieux.
En quelques minutes le convoi s'ébranla, chargés des misérables civils, et atteignit le village de Soumer.
Pendant que les civils descendaient des Bahuts, le lieutenant DEUX GALLONS ordonnait aux soldats, sans doute de la 3 éme compagnie venus d’Ait Hichem de quitter sans délai les lieux.