Car bien entendu, ce qui comptait pour Ouali et moi, c’était de gagner du temps, afin d’attendre une occasion pour nous permettre de faire parvenir une lettre a Maitre Benabdellah. En effet, nous avions pensé dans ce cas que nos dirigeants de Fresnes sont favorables à ce mélange, de nous rendre au bâtiment 3 sans malheureusement, le comité se doutant que nous n’allons pas nous joindre aux malades bacillaires, décida d’utiliser un autre moyen. Tout d’abord d’après ce que……Bacou dit au sous-directeur que les détenus sont des détenus au même titre que nous, devaient par conséquent bénéficier des mêmes droits. Tous ces détenus devaient avoir leur promenade comme nous avant. ils n’avaient qu’une heure de promenade par jour. Aussi la direction, sachant que nous trois militants F.L.N avions la promenade supprimée par le médecin traitant, décida par une note de service du 19 mai &ç-& que tous les détenus du bâtiment « y compris les détenus M.N.A se promèneraient ensemble. Par contre notre délégué Bacou donna ordre aux détenus de droit commun de frapper les détenus M.N.A ce afin que la responsabilité de la bagarre qui aurait lieu retombe sur nous trois. Et de ce fait, Bacou pourra demander notre mutation à la direction et l’obtenir, car il pourrait toujours dire que si nous n’étions pas dans ce bâtiment, les détenus de droit commun ne se frotteraient pas aux M.N.A.
Lorsque nous apprîmes ce que Bacou avait ordonné aux détenus de droit commun ; nous leur conseillâmes de ne pas aller en promenade, afin d’éviter les incidents et nous attendîmes la venue du comité.
Ce fut le jour d’El Aïd que le délégué Bacou vint nous voir accompagné par Bouziane et Barkat. Dés son arrivée, nous mimes au courant de la situation, mais il fit semblant de ne pas être au courant. Nous lui demandâmes d’aller voir le sous directeur immédiatement afin qu’il change les heures des promenades s’il ne veut pas voir couler le sang dans sa prison. Aussi, comme Bacou ne pouvait pas faire au moins semblant d’aller le voir, il se leva en nous disant qu’il n’était pas très sur qu’il puisse avoir une audience le jour de l’Aïd….
Sorti de notre dortoir que le sous directeur ……. Pour une visite du bâtiment lorsque le sous directeur sortit et que Bacou entra, nous lui demandâmes est ce qu’il avait vu le sous directeur et s’il l’avait mis au courant. Bacou nous dit que l’affaire est arrangée et que dans 2 jours au plus les horaires de promenades seraient changés.
Nous avons patienté douze jours avant d’aller nous … voir la direction. Lorsque nous arrivâmes le jour de l’audience, le sous directeur refusa de nous recevoir tous les trois ensemble. Ce fut Ouali qui entra le premier, mais comme Ouali et d’un tempérament nerveux, quelques secondes après son entrée, nous entendîmes des éclats de voix. J’appris par la suite qu’Ouali s’est mis en colère lorsque le sous directeur lui dit que les détenus de droit commun étaient considérés comme des français. Ouali sorti et moi j’entrai à mon tour. Le sous directeur me demanda la raison pour laquelle nous avions demandé tous les trois audience. Je lui répondis que c’était au sujet de la promenade. Il me dit que nous savions très bien que nous n’avions pas droit à la promenade par décision médicale. Je lui dis que nous le savions bien, mais que nous avions l’autorisation du médecin pour sortir une fois par semaine. D’ailleurs ai-je ajouté, nous vous avions envoyé notre délégué, il y a de cela douze jours et vous étiez d’accord avec lui pour changer les heures des promenades .Lorsque je lui dis que nous lui avions ennoyé Bacou le jour de l’Aïd, ils se sont mis à se regarder lui et le surveillant avec l’air de n’être au courant de rien. Enfin, je lui dis que la promenade, nous pouvions nous en passer, mais que si j’étais venu le voir, c’est pour dégager notre responsabilité a trois en cas d’incident, sachant que si une bagarre éclate entre les M.N.A et les autres détenus, qu’on penserait aussi que les détenus de droit commun sont poussés par nous.
A moi aussi le sous directeur m’a dit que les détenus de droit commun étaient des français, mais je lui ai répondu que ce n’est pas parce qu’ils n’étaient pas en prison pour un délit politique qu’ils ne sont pas algériens. J’ajouterai que même s’ils n’ont pas fait la résistance et ils sont tout de même