Égypte. «Les femmes qui participent à des rassemblements publics risquent d’être violées, voire tuées»

Illustration murale d’une femme qui se défend contre le harcèlement sexuel. Rue Mohamed Mahmoud, Le Caire (Égypte). © Amnesty International
Ahmed Ezz, ingénieur en mécanique, parle de son action comme bénévole auprès du collectif Opération contre les agressions et le harcèlement sexuels (OpAntiSH). Cette association militante basée au Caire est intervenue pour aider des femmes qui se faisaient agresser sexuellement par la foule sur la place Tahrir.
Lorsque les gens apprennent qu’une femme a été victime d’agressions et de harcèlement sexuels, leur première réaction est de demander : « Comment était-elle habillée ? » Pour eux, la responsabilité repose toujours sur les femmes elles-mêmes. J’ai vu cela tant de fois.
Le Caire n’est pas du tout une ville sûre pour les femmes et les filles. Leur liberté de mouvement est constamment limitée. Certaines évitent de prendre le métro et dépensent de l’argent en taxis ou en bus simplement pour réduire au minimum le risque de harcèlement et d’agression. Parfois, elles doivent prendre plusieurs bus. Si des femmes ou des jeunes filles se plaignent d’être harcelées, il y a toujours des personnes dans leur entourage qui essaient simplement de les calmer, minimisent leurs peurs ou les accusent de montrer injustement leurs harceleurs du doigt.