Les petites salades du FN examinées par la justice
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Clik here to view.Marine Le Pen est citée à comparaître ce jeudi au tribunal correctionnel de Béthune dans l’affaire du faux tract de Jean-Luc Mélenchon, « manœuvre (électorale) frauduleuse ».
Une campagne électorale, si rude soit-elle, peut-elle tout justifier? C’est la question que doit trancher, aujourd’hui, le tribunal correctionnel de Béthune (Pas-de-Calais), dans l’affaire du faux tract de Jean-Luc Mélenchon distribué lors de la campagne des élections législatives, par des militants du… Front national. Marine Le Pen est citée à comparaître pour « manœuvre frauduleuse ». Elle risque l’inéligibilité.
Flagrant délit
Le 29 mai 2012, dans les rues de Montigny-en-Gohelle, des militants communistes découvrent dans leurs boîtes aux lettres un appel, en arabe et sur fond vert (couleur de l’islam), à voter Jean-Luc Mélenchon, assorti d’une – vraie – citation: «Il n’y a pas d’avenir pour la France sans les Arabes et les Berbères du Maghreb. » Il ne leur faut que quelques minutes pour découvrir à qui profite cette «fausse propagande»: deux membres du tristement célèbre DPS, le service d’ordre du FN, dont Louis-Armand Béjarry (secrétaire national adjoint à l’encadrement et aux fédérations du FN, proche de Steeve Briois), sont pris en flagrant délit. Ils récidivent, le lendemain, à Hénin-Beaumont.
Une telle tromperie a beau être « monnaie courante », reconnaît David Noël, secrétaire de section du PCF d’Hénin-Beaumont, elle est de nature à « porter atteinte à la sincérité du scrutin », estime l’avocate Raquel Garrido, qui défend aujourd’hui la citation directe déposée par Jean-Luc Mélenchon au nom du Front de gauche. Selon la juriste et les témoignages de plusieurs militants du Héninois qu’elle a recueillis, « les résultats du premier tour (il a manqué mille voix à Jean-Luc Mélenchon pour se maintenir au second tour – NDLR) ont pu être profondément modifiés ».
"coup de communication politique"
Aujourd’hui, Marine Le Pen nie l’évidence. Si le procès n’est pas repoussé – en cas de non-présentation d’un des militants FN cités –, la justice dira si sa « manœuvre (est) frauduleuse ». Mais, prise « la main dans le sac », elle a déjà avoué, fière d’elle, un « coup de communication politique » au Grand Journal de Canal Plus, le 30 mai 2012. « Si j’avais voulu agir en secret, je n’aurais pas envoyé mes cent militants en plein jour », ajoutera-t-elle sur France 3 Nord- Pas-de-Calais, le 2 juin. Cet aveu suffira-t-il à la justice pour établir la vérité ?
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