USINE RENAULT EN ALGÉRIE : des retards en perspective
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- Publié le dimanche 14 juillet 2013 15:11
- Écrit par Dahbia Laceb
L’implantation d’une usine Renault en Algérie, précisément dans la région de Tlelat, dans l’Oranie, risque de ne pas satisfaire aux cahiers des charges, notamment en termes de calendrier. Le projet, présenté par le gouvernement algérien comme une preuve d’attractivité de l’environnement national pour les investissements étrangers directs (IDE), se révèle être une décision politique précipitée.
Cette précipitation a été dévoilée par la mission d’experts de l’agence française de développement, qui séjourne depuis une semaine en Algérie, à la demande du ministère algérien de l’industrie et de la PME. Le département de Cherif Rahmani a sollicité cette mission dans le cadre de l’identification d’un projet de mise en place d’un Cluster d’entreprises en Algérie. Composée de quatre experts et conduite par un économiste, spécialiste du secteur privé à la Division Institutions Financières, et une coordinatrice régionale pour l’Algérie au Département Méditerranée et Moyen Orient à l’AFD, la mission s’est, entre autres , intéressée au secteur de l’automobile. Elle a eu de ce fait à rencontrer des concessionnaires algériens. Au cours des échanges, les experts français ont fait part de leur pessimisme quant à la réalisation de l’usine Renault Algérie dans les délais prévus. Pour eux, le projet ne peut être viable sans la création, au préalable, d’un marché de la sous-traitance, un marché pratiquement inexistant en Algérie. La mission a informé ses différents interlocuteurs algériens qu’elle consignera cette donnée dans le rapport qu’elle rédigera pour l’AFD, laquelle le transmettra ensuite à Cherif Rahmani. La mission d’expert français est parvenue, donc, à la même conclusion que le constructeur allemand Volkswagen qui, sollicité également par le gouvernement algérien pour s’implanter en Algérie, avait prévenu qu’il fallait d’abord mettre en place un marché de la sous-traitance automobile. Cette réserve du constructeur Allemand lui a valu d’être écarté au profit de Renault qui, lui, pris dans l’euphorie des concessions qui lui ont été faites, a pris le risque de mettre la charrue avant les bœufs.
Dahbia Laceb