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Un candidat pour l’avenir des algériensImage may be NSFW.
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Par le docteur Yasmina Fellagui
Nous revoilà à attendre le candidat coopté par les décideurs, le candidat qui ferait l’affaire de la France, celui qui ferait l’affaire des USA et pourquoi pas de la Turquie, de la Chine... STOP.
Cinquante ans après l’indépendance, tous les dirigeants ont été imposés aux algériens et les résultats sont la !
Durant le règne de Boumédiene, des choix stratégiques sont mis en application sans débats contradictoires et sans transparence. Les récalcitrants et opposants sont éliminés ou emprisonnés.
A l’arrivée de Chadli, des options tout aussi fondamentales pour le pays mais sans lien ni continuité avec les précédentes sont également imposées d’en haut. Les algériens exclus des décisions qui concernent leur avenir subissent impuissants, des politiques changeantes, souvent incohérentes sans jamais pouvoir exprimer leurs opinions.
C’est ainsi qu’après l’industrialisation et la planification louées pendant une décennie par les chantres du pouvoir, d’autres sinon les mêmes, à la mort du président Boumediène applaudiront les changements radicaux opérés.
Les élections truquées et de plus en plus boycottées ne dévoilant pas l’étendue des échecs et mécontentements, à la première baisse significative du prix du baril de pétrole c’est la rue qui sonne le glas du système.
Alors à la faveur des luttes pour le partage du pouvoir, le terrorisme deviendra le quotidien des algériens. Les profonds traumatismes et séquelles occultés sont traités administrativement par une politique dite de réconciliation nationale. Le divorce entre la population et les dirigeants est consommé.
La période qui suivra, celle de Bouteflika enfoncera encore plus le pays dans l’improvisation et la prédation. Encore une fois, les algériens sont tenus de cautionner le choix de ce président imposé par des officines étrangères avec l’appui des décideurs. Cette longue période qui n’en finit pas sera marquée par tous les excès.
Le président deviendra hyper-président. Les rares libertés arrachées par octobre 1988 seront peu à peu grignotées. c’est ainsi que la presse sera muselée ou domestiquée, la télévision au service du président, les partis d’opposition implosés pour faire la place à une myriade de partis sortis de nulle part qui s’empresseront de soutenir le programme du président. Pour un troisième mandat le président instaure la présidence à vie.
Sans vision, la déshérence s’installera dans tous les secteurs de l’économie productive au profit de l’import import et d’une minorité prédatrice.
L’embellie financière ne sera pas utilisée pour industrialiser, pour développer les exportations et diminuer la dépendance vis-à-vis des hydrocarbures. La rente sera méthodiquement confisquée par une minorité. La spéculation, la corruption et occasionnellement l’achat de la paix sociale deviennent la marque de gouvernance du pouvoir. Le fiasco est à la hauteur du chômage qui ronge l’ensemble de la population et particulièrement les jeunes avec ou sans diplôme qui seront ligotés par des prêts bancaires qu'ils ne pourront jamais rembourser et qui les livreront a une justice désorientée.
Englués dans les luttes de clans et rattrapés par les lois biologiques, les vieillards qui squattent le pouvoir depuis l’indépendance n’ont même pas assuré leur relève.
Aujourd’hui, face à l’absence prolongée et imprévisible du président, des experts auto-proclamés proches du sérail, commentent, conseillent et orientent avec persistance, pour encore une fois, imposer aux algériens un président coopté ou choisi par d’autres.
C’est l’ancien président Zeroual pour les uns sans que l’on sache pourquoi et pour quoi faire ? Le président Zeroual est populaire parce qu’il a quitté un système bloqué et sans avenir qu’il ne pouvait pas à l’époque transformer.
Pourquoi le pourra –t-il maintenant ?
C’est nous dit-on des anciens candidats à la présidence comme Benflis ou Hamrouche qui ne s’impliquent jamais dans la vie du pays et attendent d’être coptés
C’est Benbitour ou Belkadem parce que favori des USA pour l’un et de la France pour l’autre.
Voilà à quoi nous sommes réduits ! A aligner des noms de candidats sans jamais parler de leur programme, de leur vision de l’Algérie et de sa place dans le monde.
Sommés de suivre le dictat des uns et des autres pour des motifs et des intérêts qui sont uniquement les leurs.
Mais, il n’y a pas de fatalité ! Il est temps que notre pays rompt avec ses pratiques douteuses qui n’ont engendré ni prospérité ni démocratie. Les algériens ne peuvent plus continués à être exclus. Ils sont partie prenante dans le choix de leur président sur la base de programmes et de visions clairement exprimées et débattues dans une télévision, radios et presse libres. Ils sont tous et les seuls à défendre leurs intérêts et à dire dans quel pays ils veulent vivre et élever leurs enfants. La démocratie et la souveraineté ne se délèguent pas.
Par Yasmina Fellagui
Chercheur univresitaire