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Algerie : la diaspora canadienne en action

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Présidents Algériens ; Un Bilan Catastrophique

Posted: 06 Jun 2013 04:30 AM PDT

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Brahim Younessi

L’année 2012 s’est achevé comme les précédentes en Algérie. Aucune amélioration n’a été enregistrée dans aucun domaine. L’espace politique est toujours verrouillé par le pouvoir en place qui empêche toute éclosion de vie démocratique, malgré l’illusion de la pluralité politique et médiatique, à l’usage de l’extérieur, savamment entretenue. Parce que le peuple algérien ne croit plus dans les boniments du pouvoir en place de le laisser exprimer et manifester sa volonté à travers des élections libres, propres et honnêtes.

Les élections comme les partis politiques agréés qui bénéficient d’avantages matériels et financiers pour prix de leur soumission et de leur compromission, ne sont, nous ne le répéterons jamais assez, qu’un trompe-l’œil et un alibi démocratiques. Si elle n’est pas muselée, à dessein, servant les intérêts des clans qui se partagent l’Etat et l’économie algérienne, la presse est toujours aux ordres, entretenant une relation incestueuse avec le pouvoir, et profitant du système qu’elle protège autant qu’il la protège.

L’ouverture, de temps à autre, de ses colonnes, à des voix isolées d’opposants, ne fait pas d’elle, hélas, cette presse démocratique que nous souhaitons et que nous appelons de nos vœux. Les promesses de réformes que Abdelaziz Bouteflika a faites le 11 avril 2011, au moment où un vent de révoltes soufflait sur de nombreux pays arabes livrés à l’autocratie, l’oppression, la corruption et la misère, ayant vite emporté les régimes tunisien de Zine El Abidine Ben Ali et égyptien de Hosni Moubarak, sont tombées dans les oubliettes de l’histoire.

Et rien ne laisse présager un changement d’orientation de la politique du pouvoir et aucun espoir de voir le système se transformer. Après trois mandats, alors que la « Constitution » les limitait à deux, Abelaziz Bouteflika s’apprête à demander un quatrième. La campagne a déjà commencé avec l’autorisation des véritables détenteurs de l’autorité. Bien sûr, comme lors des trois précédentes « mandatures », Bouteflika sera installé à El Mouradia sans être élu.

Sur le plan économique, malgré l’embellie financière, et une réserve de change assez enviable pour les Etats en manque de liquidités et endettés jusqu’au cou, s’élevant à 205 milliards de dollars, malgré également les indices macroéconomiques jugés bons sur la foi des chiffres donnés par le gouvernement algérien aux institutions internationales, et les investissements publics importants, s’élevant à 286 milliards de dollars sur cinq ans (2010-2014), la situation économique du pays reste terne, même si elle affiche un taux de croissance autour de 3%, ce qui reste très insuffisant les maux de l’économie algérienne, notamment le chômage endémique estimé à un peu plus de 10% par l’office algérien des statistiques.

Le ministre de la Prospective et des statistiques a refusé de valider ce chiffre, notamment, demandant à l’organisme sous sa tutelle de faire une nouvelle enquête. Le taux de chômage serait encore plus important, et il atteindrait des chiffres effarants si les effectifs de l’administration n’étaient pas gonflés et le secteur informel n’absorbait pas une main d’œuvre importante qui n’est pas comptabilisée par le marché de l’emploi.

La situation sociale est des plus préoccupantes encore. Des millions de nos compatriotes sont laissés pour compte. Des familles entières connaissent la misère ou la grande pauvreté tandis qu’une classe, de plus en plus minoritaire, s’accapare les richesses du pays et se partage le produit. Des grèves et des mouvements sociaux se multiplient.
Le mouvement des chômeurs, par exemple, dont les leaders ont été, à maintes reprises arrêtés voire emprisonnés pour les intimider, n’a cessé de se manifester et de protester contre le mépris que les autorités affichent à leur égard. Parmi eux, des milliers de diplômés réclament un emploi.

La question du logement est, elle aussi, lancinante. Des millions d’Algériens attendent d’être logés, vivant dans des bidonvilles dont on disait qu’ils seraient, année après année, éradiqués. Malgré les efforts faits, dans ce secteur, il faut le reconnaître, la demande reste très forte. Mais il faut dire aussi que les logements de très mauvaise qualité sont construits dans des cités inhumaines, souvent, sans aménagements ni transports, préparant à des catastrophes et à des fléaux de toutes sortes, notamment la violence.

Négligée sous prétexte d’autres priorités destinées à la manipulation extérieure, la question de la sécurité des citoyens se pose de manière tout aussi alarmante. Des crimes, des enlèvements, des vols, des cambriolages, des braquages, des viols…sont non seulement quotidiens mais augmentent sensiblement, sans que le gouvernement n’arrive à juguler cette terrible spirale. L’évanescence de l’Etat qui craint l’explosion s’il intervenait, encourage aux comportements les plus condamnables, livrant la société à la peur et au désespoir. Le gouvernement qui ne montre aucune volonté d’y remédier, n’est préoccupé que par le sauvetage du système.

Brahim Younessi


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