Algerie Network Algerie |
La Tunisie et l’Algérie face aux défis de l’internationale salafiste Posted: 25 May 2013 04:51 AM PDT Image may be NSFW. La montée en puissance des salafistes en Tunisie, même si elle est contrée vigoureusement par le gouvernement tunisien, est concomitante à celle des salafistes libyens qui ont désorganisé une autorité très fragile. En Algérie, encouragé sans doute par les exemples tunisiens et libyens, ils tentent de se renforcer, sous couvert de légalité, en déposant une demande d’agrément d’un parti politique et en faisant passer,à travers des relais médiatiques qui leurs sont largement acquis, un message de moralisation, voire de réislamisation de la société. Pour notre pays et ainsi que le soulignait récemment le premier ministre, M Sellal lors d’un entretien avec le président de l’Assemblée nationale constituante tunisienne (ANC), Mustapha Ben Jaafar, «La Tunisie est un partenaire stratégique de l’Algérie. Sa sécurité dépend de celle de l’Algérie et la sécurité de l’Algérie dépend de celle de la Tunisie». Abdelmalek Sellal a réaffirmé ainsi, avec force, que «l’Algérie accomplira son devoir envers la Tunisie en assurant la sécurité des frontières communes». Un engagement sans équivoque qui s’explique par une volonté commune de couper la tête de l’Hydre terroriste avant qu’elle n’étende ses tentacules, aidée et encouragée par des pays tiers dont l’objectif est de déstabiliser l’Algérie en créant des pôles de terrorisme à ses frontières, allant même jusqu’à planifier des attaques terroristes pour mettre à genoux l’économie nationale dépendante des hydrocarbures. Forte de son expérience, issue de la lutte sans merci contre le terrorisme, un combat qui ne connait pas de pause, notre pays sait parfaitement qu’Il n’est pas aisé de combattre le terrorisme surtout quand il a de considérables moyens à sa disposition. D’autant qu’il se nourrit des profits liés à l’émigration clandestine, à la contrebande, au crime organisé et au trafic d’armes. Ce qui implique une coordination sécuritaire entre la Tunisie et l’Algérie ainsi que l’instauration d’une stratégie sécuritaire commune à l’échelle maghrébine. D’autant que L’Algérie occupe une place-pivot à l’échelle régionale et possède une grande expérience en matière de lutte contre le terrorisme ainsi que d’une connaissance approfondie des conflits dans la région du Sahel. C’est pourquoi, et au grand dam de ceux qui n’ont à cœur que de créer la zizanie entre les deux pays, la Tunisie ne craint pas de déclarer, haut et fort, par la voix du président de son assemblée constituante :«Nous comptons sur l’Algérie et nous sommes convaincus qu’elle ne ménagera aucun effort pour renforcer la sécurité régionale et préserver la paix dans la région». Une demande hautement justifiée quand on sait que le courant salafiste djihadiste en Tunisie projette de concrétiser un agenda lié aux desseins de l’organisation d’Al Qaida dans le but d’ « intimider » l’Etat tunisien et ses institutions, et, du même coup, de « déstabiliser » l’Algérie. Le dérapage sécuritaire qui a prévalu en Tunisie après la chute de Benali, notamment la libération des détenus salafistes, ont constitué un facteur essentiel dans la consolidation du courant religieux extrémiste qui est parvenu à se procurer des armes en Libye, de contrôler les mosquées pour propager son idéologie destructrice et de créer des maquis et des camps d’entrainement militaires dans le massif montagneux du Chaambi, difficile d’accès, à la frontière avec l’ Algérie. Pour ces groupes extrémistes, outre le défi lancé à l’Etat tunisien qu’ils veulent prendre en otage, l’Algérie est désormais l’ennemi stratégique de l’ensemble des courants salafistes, même si pour le moment et conformément aux plans de leurs commanditaires, la Syrie demeure la priorité de la mouvance salafiste internationale. Faut-il s’étonner donc que le chef du groupe salafiste tunisien Ançar Al-Charia, Seyfeddine Ibn El-Husseïn, dit Abou Ayadh, demande à ses partisans de se tenir prêts à la «grande bataille» contre ceux qui « se drapent derrière l’islam», allusion claire au mouvement islamiste Ennahda. C’est la première fois que le Chef du mouvement Ançar Al-Charia,vétéran de l’Afghanistan, se revendique d’Al-Qaïda, alors que le gouvernement tunisien a toujours nié l’existence d’Al-Qaïda sur son territoire et le leader d’Ennahda, Rached El-Ghannouchi, lui-même, a récemment promis de ramener ces «groupes rebelles» au dialogue et tenter de les convaincre de s’intégrer dans le processus politique. Une tentative vouée par avance à l’échec lorsqu’on sait que ces groupes n’ont aucune maitrise de leur agenda et sont en réalité une internationale de mercenaires agissant sous couvert d’un Islam des origines et dont l’objectif immédiat-en ont-ils seulement conscience ?-la destruction de la Nation arabe, stratégie jamais démentie, d’Israël. Image may be NSFW.Clik here to view. ![]() |
À quand le primat des institutions sur les hommes en Algérie ? Posted: 25 May 2013 04:33 AM PDT Ait Benali BoubekeurAu-delà de toute polémique sur l’état de santé du chef de l’État, force est de reconnaitre que cet épisode nous renseigne sur la fragilité de nos institutions. En fait, bien que les dirigeants claironnent, dans les discours bien entendu, la grandeur de l’État, la panique qui s’est emparée du pouvoir prouve, si besoin se fait sentir, le contraire. D’ailleurs, comment peut-il être autrement lorsque l’on sait que le pouvoir en Algérie est personnifié depuis 1962. En effet, on a tendance en Algérie à confondre le pays avec la période de chaque président. Ainsi, on parle volontiers de l’Algérie de Ben Bella, de Boumediene et enfin de Bouteflika. Cela dit, pour un observateur sérieux, la plupart d’entre eux ne disposent qu’une d’une partie du pouvoir. Excepté Boumediene, lui même chef de l’armée, aucun n’a pu exercer ou n’exerce pour le cas de l’actuel chef de l’État le pouvoir de façon franche. Or, dans les pays respectables, on met plus en avant les institutions. Les hommes ne sont là que pour veiller au bon fonctionnement de ces institutions et surtout en acceptant leur suprématie sur la fonction qu’ils exercent. Cependant, le but de cette contribution n’est pas de disserter sur les carences de chacun d’eux. L’actualité récente est assez alambiquée pour ne pas lui greffer des périodes lointaines. De toute évidence, s’il y a une première conclusion à tirer, ça sera bien évidemment celle de la déstabilisation du régime. Bien que le verrouillage hermétique de l’information ne permette une réelle décantation, s’agissant de la cohésion du régime, il ne faut pas faire preuve de crédulité. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que toutes les personnes gravitant au sein du sérail ne soutiennent pas indéfectiblement le chef de l’État. D’ailleurs, il est un secret de polichinelle que le pouvoir, en Algérie, est morcelé. À ce titre, bien que Hicham Aboud, ancien colonel du DRS, clame sa neutralité, l’opinion publique a du mal à y croire. Mais au bénéfice du doute, supposons que ce soit le cas. Dans ce cas de figure, ce qui est attendu de cette presse, soi-disant indépendante, est de se libérer de l’emprise de tous les cercles du pouvoir. Car, si le but de cette presse est de déstabiliser un clan du pouvoir, cela ne contribuera pas évidement au changement. Ainsi, si les Algériens décident de sanctionner, lors de la prochaine élection présidentielle, le candidat du régime, cette presse sera-t-elle au rendez-vous historique ? De la même manière, si les grenouillages apparaissent avant que l’élection n’ait lieu, cette presse dite « libre » sera-t-elle du coté des contestataires ou vendra-t-elle son âme comme elle l’a fait depuis deux décennies ? Une bonne fois pour toutes, une partie de l’élite algérienne, longtemps acquise à la thèse selon laquelle la démocratie en Algérie ne pouvait survivre que grâce à la protection de l’armée, peut-elle enfin faire confiance au peuple algérien ? Car, la préoccupation principale doit consister à bâtir un État juste sans que ce dernier dépende d’un cercle de pouvoir ou d’un homme providentiel. Ceux qui considèrent encore que l’arrêt du processus démocratique en 1992 fut le meilleur choix, peuvent-ils se remettre un instant en cause ? Bien que le vainqueur n’ait pas été un fervent défenseur de la démocratie, l’opposition républicaine aurait pu constituer, dès ces années-là, un pole puissant. Au jour d’aujourd’hui, un tel projet est-il concevable ? D’ailleurs, malgré la chute des dictatures en Afrique du Nord, l’Algérie, dont les conditions sont identiques à celles qui ont prévalu ailleurs, échappe à ce scénario. Et pour cause ! Le processus électoral, depuis sa remise en question, ne constitue plus un moyen fiable. Seul le FFS, dont la cohérence n’est plus à démontrer, essaie de redonner confiance au peuple algérien en mettant en exergue la réalisation de l’alternance pacifique au pouvoir. Dans l’état actuel des choses, ce projet a besoin d’un apport considérable. Hélas, ce soutien ne peut pas émaner des éradicateurs des années 1990. Et cette vérité se vérifie tous les jours sur le terrain. À l’occasion de deux conférences-débats, auxquelles j’ai assisté en 2009 et 2010, des personnalités éradicatrices connues, Saïd Sadi et Mohamed Benchicou, ces derniers ont affirmé que si le même scénario de 1992 se renouvelait, ils referaient le même choix, c’est-à-dire ils appelleraient à l’arrêt du processus électoral. En gros, ces militants de la démocratie militent uniquement pour réduire l’influence de ce pouvoir. D’ailleurs, Benchicou ne se dit-il pas opposant à Bouteflika et non au régime. Cela rappelle étrangement la position des modérés pendant la colonisation. Ces derniers n’étaient-ils pas prêts à abandonner le sort de l’Algérie pour peu que le système colonial admette leurs revendications culturelles. Dans ce cas, il ne reste au peuple algérien qu’à se libérer, comme en novembre 1954, de cette dictature. Avec l’apport des démocrates authentiques, cette révolution sera pacifique. Ait Benali Boubekeur |