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- Ni Bouteflika, ni les généraux.
- Onze millions d’Algériennes sont célibataires !
- Du Canada à l’Algérie, sur les traces des soldats perdus du jihad
Ni Bouteflika, ni les généraux. Posted: 07 May 2013 04:55 AM PDT Said Radjef pour Algerie NetworkDepuis sa récidive et son hospitalisation au Val-de- Grâce, Bouteflika est devenu la cible privilégiée d’une certaine presse. Des voix se sont élevées au ciel pour réclamer son départ, mais sous un vocabulaire enjôleur se cache souvent des manipulations hautement scientifiques, visant à légitimer le règne de l’armée. Bouteflika et l’ANP sont les faces d’une même pièce de monnaie. Ce sont deux acteurs actifs de la même logique, celle qui caractérise les régimes totalitaires qui refusent de façon criminelle de se mouler aux grands principes qui régissent la démocratie. Quel est donc cet algérien qui ne sait pas que Bouteflika, candidat de l’ANP, est inapte à gouverner encore l’Algérie ? Non pas en raison de sa maladie, non pas en raison d’un bilan peu reluisant marqué par une cascade interminable de scandales de corruption, mais beaucoup plus en raison de son manque de légitimité. Bouteflika n’a jamais été le candidat du peuple, élu au suffrage universel, conformément aux règles générales de la démocratie. C’est un président qui est arrivé dans un char, comme tous ses prédécesseurs. Un président adoubé par la haute finance internationale et la grosse industrie militaire et non par le peuple. Or, il se trouve que l’indépendance du pays est l’œuvre du peuple algérien, et non celle d’une poignée de militaires criminels et sadiques qui se voilent fébrilement derrière la légitimité du 1er novembre 1954. Du 1er novembre 1954 au 19 mars 1962, la France n’avait en face d’elle qu’un seul adversaire : le peuple. En quoi exhorter une armée qui sans le moindre adversaire en face d’elle a imposé l’une des guerres civiles les plus horribles au peuple algérien pour justifier son règne, une armée à qui personne n’a rien demandé depuis qu’elle est portée au pouvoir par De Gaulle à ce jour, est-il un acte salvateur pour l’avenir du pays ? Au lieu de plaider pour l’émergence d’une troisième voie, certains s’acharnent à confiner le peuple dans une logique bipolaire criminelle. Si le bilan de Bouteflika est décevant, en quoi celui de l’armée qui détient la totalité du pouvoir depuis toujours, est-il positif ? Qui est responsable du génocide culturel et intellectuel qui étrangle le pays depuis trois décennies ? A la vérité, Bouteflika dans cette histoire n’est rien d’autre que l’alibi, le bouc émissaire malade du pouvoir personnel avec lequel on se sert pour empêcher la société de s’affranchir de ses vieux démons. Comment peut-on interpréter cette façon d’agir qui consiste à démolir Bouteflika et à priver la société d’être irriguée en liberté, en savoir et en culture ? En Algérie, il n’y a pas que Bouteflika, l’armée et la presse habituelle. L’Algérie inventive, regorge de perspectives et de génies. Il faut dire que certains s’accrochent désespérément au règne des généraux parce qu’une Algérie desséchée et flétrie leur assure des lendemains radieux. Said Radjef pour Algerie Network |
Onze millions d’Algériennes sont célibataires ! Posted: 07 May 2013 04:38 AM PDT Dans notre société, le célibat est comme le tabagisme. Il est plus critiqué au féminin qu’au masculin. Toutefois, cela n’a pas empêché le célibat féminin de prendre de l’ampleur. Sur 18 millions de femmes recensées, 11 millions sont célibataires. 50% des femmes algériennes en âge de procréer le sont aussi. A la succession des générations, le célibat prend de nouvelles dimensions résultant de nouvelles conditions socio-économiques et modes de vie. L’Algérie ne fait pas exception quant au recul de la moyenne d’âge de mariage. Nos mœurs et traditions ne savent plus comment imposer leurs règles et approches contre le célibat prolongé. Du point de vue social et religieux, la notion de mariage est beaucoup plus profonde. Il ne s’agit pas d’une simple union de deux êtres, mais un culte par lequel le marié complète l’autre moitié de sa religion. Hélas, les choses ont bel et bien changé, et les célibataires peinent à compléter leur moitié en religion. Entre problème de logement, chômage, la priorité aux études supérieures et la vie professionnelle au détriment de la vie en couple…le mariage a de plus en plus de quoi justifier son retard. Cependant, par effet de coutumes et considérations religieuses, notre société n’est pas tolérante vis-à-vis du célibat, et c’est le célibat féminin qui capte majoritairement les commentaires et les discussions non pas celui des hommes. Dans ce contexte, la célèbre croyance que le mariage est une question de maktoub ne sert à rien quand il s’agit du célibat féminin. Le célibat est comme le tabagisme. Il est plus dangereux pour la femme est moins toléré. Les statistiques rendues lors d’une rencontre portant sur les questions du mariage organisée par l’association bougiote Tafath révèlent que sur les 18 millions de femmes recensées, 11 millions sont célibataires dont 6 millions sont âgées de plus de 35 ans et 250 000 filles bouclent la trentaine chaque année. Dans le même contexte, le directeur des études et analyses de l’évolution des indicateurs sociaux pertinents au commissariat général à la planification et à la prospective, Faouzi Amokrane, a fait savoir lors d’une journée d’étude sur la santé de la femme et du genre, organisée par l’Institut national de la santé publique au mois d’avril dernier, que la moitié de la population algérienne en âge de procréer était célibataire. Par ailleurs, les résultats d’une enquête menée par le Centre d’information et de documentation sur les droits de l’enfant et de la femme CIDDEF en 2009, font savoir au sujet du travail des femmes célibataires une fois mariées, que la population de célibataires est divisée en deux par rapport à cette question. «50% des femmes célibataires répondent sans équivoque ‘’oui’’ tandis que l’autre moitié pose des conditions. Sur 74% des femmes les plus favorables au travail, désirent elles-mêmes travailler une fois mariées, seulement 9% parmi elles ne le désirent pas». L’évolution de la femme, son accès aux études supérieures, son insertion dans le monde du travail et son autonomie financière font reculer la moyenne d’âge de mariage. Des acquis qui de plus en plus ne savent pas répondre aux interrogations de leurs proches lors des rencontres et fêtes familiales : «Quand mangera-t-on le couscous ?» car même si aujourd’hui des usines sont spécialisées dans la production du couscous, cela n’a nullement rendu le mariage moins compliqué comme c’est le cas autrefois quand c’étaient elles-mêmes qui le roulaient. La vie se complique vu les difficultés en tous genres qui ne rendent pas l’union conjugale facile pour les hommes célibataires encore moins pour les femmes dont les exigences dépassent parfois celles des hommes. En attendant de nouvelles tendances du célibat, les études supérieures, la vie professionnelle continuent à devancer le classement des priorités des femmes, viendra ensuite le projet du mariage dont les négociations concernent bien évidemment les hommes qui possèdent un poste de travail et un logement. Le jour d’Algérie |
Du Canada à l’Algérie, sur les traces des soldats perdus du jihad Posted: 07 May 2013 04:16 AM PDT Deux terroristes abattus en janvier sur le site gazier algérien d’In Amenas étaient originaires de London, dans l’Ontario. Ils ne sont pas les seuls islamistes radicaux dans ce cas. Fin janvier, quelques heures après la sanglante prise d’otages sur le site gazier d’In Amenas, en Algérie, certains survivants avaient évoqué un détail curieux : l’un des jihadistes était « un grand blond » parlant « couramment l’anglais nord-américain ». L’homme a fini par être identifié grâce à des échantillons d’ADN prélevés sur sa dépouille. Il s’agissait de Xristos Katsiroubas, 24 ans, de nationalité canadienne. Parmi les corps des 29 assaillants tués, les enquêteurs vont aussi retrouver celui d’un certain Ali Medlej, même âge, même nationalité, et surtout, même ville d’origine : London, dans la province de l’Ontario (Centre-Est). Comment ces deux amis a priori sans histoire ont-ils pu se retrouver au coeur d’une opération terroriste d’une telle ampleur ? « Il y a des liens avérés entre une partie de la communauté somalienne de Toronto et certains groupes islamistes somaliens comme les Shebab, explique Aurélie Campana, professeure de sciences politiques à l’université de Laval. Mais avec des jihadistes du Sahel, c’est beaucoup plus surprenant. » Une dizaine de jours après la prise d’otages, les médias révèlent que deux autres jeunes de London, Aaron Yoon et Mujahid Enderi, seraient eux aussi liés à des groupes terroristes nord-africains. Tous dans le même lycée L’islam radical n’est pas une découverte au Canada, où l’on recense près de 1 million de musulmans. Ces dernières années, plusieurs groupes ont été démantelés. D’autres restent sous étroite surveillance. La semaine dernière, deux suspects liés à Al-Qaïda ont été arrêtés alors qu’ils préparaient un attentat dans un train. Certaines cellules facilitent le voyage de candidats au jihad à l’étranger. Depuis le 11 septembre 2001, les services de renseignements canadiens estiment ainsi qu’une cinquantaine d’individus ont rejoint différents groupes à travers le monde, surtout en Afghanistan, au Pakistan et en Afrique. Les quatre jeunes de London ont-ils bénéficié d’un tel soutien ? Selon une source proche du dossier, le doute n’est guère permis : « Ces garçons parlaient très mal le français et ne baragouinaient que quelques mots d’arabe. Ils ont forcément été encadrés tout au long de leur parcours. » Cet itinéraire, justement, reste mal connu. Issus de la classe moyenne, les futurs jihadistes ont fréquenté la London South Secondary School, un établissement public. Medlej, Katsiroubas et Yoon avaient le même niveau scolaire. Pas forcément brillants en classe, ils n’étaient pas pour autant des caïds. D’origine libanaise, le premier était musulman. C’est sous son influence que Katsiroubas, un Grec orthodoxe, et Yoon, un Coréen catholique, se seraient convertis vers l’âge de 16 ans. Mujahid Enderi, alias Ryan, a quant à lui quelques années de moins et des racines libyennes. Surveillés par les services En 2007, les services de renseignements s’intéressent brièvement à Ali et à Xristos, puis relâchent leur surveillance. À tort, car les jeunes se radicalisent peu à peu. Ils fréquentent sans conviction la mosquée de la ville, dont l’imam est loin d’être un radical, mais aussi, semble-t-il, des mosquées islamistes clandestines. Les autorités canadiennes, qui ne contrôlent pas les sorties du territoire national de leurs ressortissants, ignorent la date exacte de leur départ pour l’Afrique. D’après les premiers éléments de l’enquête, c’était sans doute à la mi-2011. Aaron aurait rejoint Xristos et Ali au Maroc, avant de gagner la Mauritanie. C’est là qu’il est arrêté, en décembre 2011, accusé d’entretenir des liens avec des terroristes et d’être sur le point de rejoindre un camp d’entraînement. En juillet 2012, à Nouakchott, il est condamné à deux ans de prison. Quant à Ali et Xristos, on perd leur trace. On ne les retrouvera qu’en janvier 2013, à In Amenas. Mujahid Enderi, le plus jeune de la bande, s’est, lui, évaporé. Il est activement recherché. ___ |