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le cirque Amar

 

© MuCEM, Dist. RMN-Grand Palais / Droits réservés

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Titre : Le dompteur Amar aîné.

Date de création : 1926
Date représentée : 1926
Lieu de Conservation :MuCEM (Marseille) ; site web
Contact copyright : Agence photographique de la Réunion des musées nationaux. 254/256 rue de Bercy 75577 Paris CEDEX 12. Courriel : photo@rmn.fr ; site web
Référence de l'image : 09-537243 / Sou.11.81.1

  Contexte historique

Le cirque Amar dans les années 1920 : un modèle de choix

Originaire de Kabylie, Ahmed Ben Amar el Gaid (1860-1914) est l’une des figures marquantes du cirque. Ses spectacles mêlant danseuses du ventre, saltimbanques et dompteurs connaissent d’abord le succès dans sa région natale, avant de conquérir la métropole à partir des années 1890. A la tête d’un chapiteau itinérant, il se spécialise peu à peu exclusivement dans les numéros de dressage de fauves. Marié à une française « d’origine », il devient père de six fils, qu’il fait assez rapidement participer à ses spectacles, en tant que « plus jeunes dompteurs du monde ». La ménagerie Amar est née, qui s’illustre dans diverses foires dans la première décennie du XXème siècle. Après la mort d’Ahmed en 1913 et à partir de la fin de la Première Guerre mondiale, la notoriété du cirque Amar devient très importante en France, puis à l’étranger. C’est justement de cette époque de gloire naissante de l’entreprise familiale que datent les clichés étudiés.

Prises en mars 1923 à l’occasion d’une représentation à Bordeaux et en 1926, les photographies ont été réunies par Gustave Soury (1880-1966), peintre animalier et affichiste, passionné par le cirque. Dans les années 20, le monde forain est un thème iconographique à part entière et assez en vogue, où se mêlent diverses approches esthétiques, des fantasmes exotiques et une certaine fascination pour un univers caractéristique (une « confrérie » au style de vie et à l’identité marquée) ainsi que pour ses « héros » de plus en plus célèbres. Un thème que s’approprie de plus en plus exclusivement la photographie, qui prend peu à peu le relais des expériences qu’une certaine peinture de la fin du XIXe siècle avait consacré au sujet. Jeunes figures modernes et incontournables de ce monde forain en plein essor, les frères Amar constituent ainsi un modèle de choix.

  Analyse des images

La ménagerie des frères Amar

Les photographies analysées représentent quatre de ces fils, qui perpétuent la tradition familiale et exécutent des numéros pour la « ménagerie Amar ». Ainsi, Ahmed ou Le dompteur Amar aîné est un dresseur d’éléphants. Le cadet Mustapha (Dompteur Mustapha Amar, à Bordeaux, dépouille du lion Sultan) devient l’un des dompteurs de lions les plus célèbre d’Europe. Ali (Dompteur Ali Amar à Bordeaux) est lui dresseur d’ours tandis que Chérif (Dompteur Cheriff Amar à Bordeaux) est spécialisé dans les fauves.

Dompteur Cheriff Amar à Bordeaux, Dompteur Mustapha Amar, à Bordeaux, dépouille du lion Sultan et Dompteur Ali Amar à Bordeaux constituent une même série, réalisée par le même photographe à l’occasion de la présence du cirque Amar à Bordeaux en 1923. La mention Ph. Panajou frères inscrite en bas (à gauche ou à droite) sur les trois images renvoie aux frères Panajou, tenant à Bordeaux un célèbre magasin de vente photographique depuis 1865. Sur les trois photographies, on aperçoit le même fond (boiserie et tapisserie), qui indique que les trois frères ont été pris posant debout dans la même pièce, vraisemblablement le même jour de mars 1923.

Sur Dompteur Ali Amar à Bordeaux, Ali porte un costume beige accompagné d’une chemise, d’une cravate et d’une pochette blanches. Les mains dans les poches, l’air tranquille et presque dandy, il pourrait presque sembler habillé « en civil », si ce n’était la forme du pantalon (serré par une série de boutons en dessous des genoux) prévue pour s’accorder avec des bottes de dompteur (que l’on devine même si elles sont invisibles sur le cliché, dont le cadrage s’arrête aux tibias).

Le cadrage se fixe un peu plus bas sur Dompteur Cheriff Amar à Bordeaux (on aperçoit, cette fois, les bottes), où le jeune Chériff (le moins âgé des frères) porte un costume plus caractéristique de sa profession (revers de manches et col en noir, motifs sur les manches typiques des dresseurs de fauves à l’époque), rappelée aussi par le fouet qu’il tient de sa main droite. Il arbore un air juvénile, entre émotion et pénétration, presque exalté lorsqu’il fixe le photographe.

La composition de Dompteur Mustapha Amar à Bordeaux, dépouille du lion Sultan est différente : le cadrage laisse voir les pieds bottés de Mustapha reposer sur la dépouille du lion. La photographie se distingue des deux précédentes puisqu’il est représenté de trois quarts dans une mise en scène plus suggestive que les « simples » portraits. Mustapha porte le même costume élégant qu’Ali. Tenant son fouet d’une main et fumant de l’autre, il regarde au loin, sans considérer Sultan dont la dépouille (corps étalé et crâne en relief) constitue une sorte de tapis de fourrure (à gauche) « rehaussé » par la gueule grande ouverte du fauve à l’air féroce.

Prise en 1926, Le dompteur Amar aîné représente Ahmed en buste et de face, portant un costume d’inspiration orientale très exotique. Remarquables, la ceinture et sa boucle qui sont brodées de faux diamants, comme le couvre-chef orné d’un panache blanc et de quatre boucles d’or, qui déguisent littéralement le modèle. De tels vêtements rappellent les origines de l’aîné tout autant qu’ils correspondent à sa spécialité (les éléphants d’Afrique).

  Interprétation


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